« Nous avons fait mieux que le marché », s’est enflammé Rodolphe Saadé, le PDG du 4e armement mondial, délogé de sa stèle de 3e transporteur maritime par la prise de poids du Chinois Cosco grâce à l’acquisition du groupe OOIL (maison-mère de OOCL). « Alerte sur la dette », a sonné l’hallali Alphaliner. Fin 2018, la dette de CMA CGM atteignait 9,18 Md$ et elle devrait passer à plus de 15 milliards en 2019, selon l’analyste. C’est certain. CMA CGM a réalisé d’importants investissements en 2018 (506 M$ pour les nouveaux navires, 502 M$ pour une participation de 32,9 % dans Ceva Logistics et 210 M$ pour l’acquisition du transporteur régional finlandais Containerships).
En l’occurrence, l’Ebitda a fortement baissé entre 2017 et 2018 pour s’établir à 1,15 Md$ (contre 2,1 Md$ l’année précédente), alors que le résultat net est passé de 697 M$ à 34 M$. La détérioration des résultats et des marges opérationnelles a conduit le groupe aux 37 000 salariés à annoncer un plan d’austérité de 1,2 Md$. Le précédent en la matière – de l’ordre d’un 1 Md$ – remonte à l’année 2016, le secteur du transport maritime étant alors en crise de surcapacités.
Pour autant, sur le plan des volumes transportés, il franchit quelques lignes de crête avec 20,71 millions d’unités équivalent vingt pieds transportés (vs 18,95 MEVP en 2017). Son chiffre d’affaires ne s’en porte que mieux pour s’établir à 23,48 M$ (+ 11,2 %). Il a été aidé par une bonne tenue commerciale de la plupart de ses lignes maritimes, « et plus particulièrement des lignes transpacifiques, Inde/Océanie et Afrique », et sans doute aussi par les synergies tirées de Ocean Alliance, optimisant le remplissage de ses cales.
Le prix du fuel (+ 32,9 %) a malmené son résultat opérationnel qui, à 610 M$, est deux fois moindre par rapport à 2017 (plus de 1,5 Md$).
Avec 2,6 MEVP de capacités offertes, CMA CGM aurait une part de marché mondiale de 11,4 % (Alphaliner). Il dispose d’une flotte de 509 navires et est l’un des plus gros appétits. Il attend en effet 19 porte-conteneurs.