L’année 2018 a été marquée par des événements climatiques et hydrologiques – les crues de la Seine et du Rhône l’hiver dernier, les basses-eaux du Rhin et de la Moselle à l’été et à l’automne –, qui ont freiné la navigation fluviale. Le transport fluvial de marchandises s’en ressent à peine en 2018, avec une baisse limitée à 1,7 % en tonnage (51,7 Mt) et à 0,5 % en prestation (6,7 milliards de tonnes-kilomètres), selon les chiffres dévoilés fin février par Voies navigables de France (VNF). L’établissement public estime que, hors aléas, « la croissance du fluvial aurait pu être supérieure à 4 % en 2018, avec un trafic proche de 7 milliards de t-km ».
Le très long étiage du Rhin et de la Moselle, qui a commencé dès le début de l’été et s’est poursuivi jusqu’à la fin de l’automne, s’est surtout fait ressentir au 4e trimestre. Sur l’ensemble de l’année, le trafic a diminué de 17,9 % sur le Rhin (10,7 Mt) et de 4,9 % sur la Moselle (5,6 Mt).
Sur les autres bassins de navigation, en revanche, l’activité fluviale affiche une hausse en 2018. À commencer par la Seine et l’Oise, premier bassin de navigation français avec 21,5 Mt. Malgré les crues du premier trimestre, le tonnage transporté a augmenté de 3,8 %. La croissance du transport fluvial a été de 4,5 % sur le réseau Nord-Pas-de-Calais (9,1 Mt) et a même atteint 7,8 % pour le bassin Rhône-Saône (5,6 Mt), pourtant touché lui aussi par des crues en début d’année 2018.
Fluvial conteneurisé en baisse
Les matériaux de construction (22,4 Mt, – 0,6 %) restent la principale marchandise transportée, représentant 43 % des tonnages fluviaux. Deuxième filière en volume, les produits agroalimentaires (13 Mt) ont connu la plus forte progression (+ 12,5 %), en raison des fortes exportations maritimes après une bonne récolte de céréales à l’été 2017 et une moisson 2016 catastrophique. Les autres filières déclinent: – 18 % pour le charbon, – 15 % pour le pétrole, – 11 % pour la chimie ou la métallurgie.
Le trafic fluvial conteneurisé, en baisse de 6,3 %, n’atteint que 554 000 EVP en 2018, imputable presque entièrement à la baisse d’activité sur le Rhin (96 200 EVP, – 35 %). Le bassin Rhône-Saône (84 300 EVP) est en repli de 2,8 %, tandis que l’activité augmente de 16 % dans le Nord (108 600 EVP). Le trafic de conteneurs est en hausse de 0,4 % sur la Seine (264 900 EVP) et de 6,5 % pour les seuls conteneurs maritimes (212 000 EVP).
Vu des ports maritimes, le trafic fluvial a augmenté en 2018 de 9 % à Rouen et de 7 % à Fos, mais a baissé de 2,5 % au Havre et de 7 % à Dunkerque.