Un Brexit pour stimuler la navigation au Royaume-Uni?

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En décembre dernier, le ministère des Transports du gouvernement britannique (DfT) publiait ses dernières statistiques annuelles sur les gens de mer, indiquant qu’il y avait près de 26 000 marins britanniques actifs, soit 8 % de plus qu’en 2017. Un peu moins de la moitié étaient des officiers (10 480 certifiés et 1 460 non certifiés) tandis que 1 760 élèves-officiers étaient en formation.

Le DfT précisait toutefois que les données avaient été établies sur la base des réponses à une enquête de la Chamber of Shipping (CoS) auprès de ses membres. Il faut donc se garder de toute interprétation hâtive ou du moins lire ces chiffres en sachant que la CoS a accueilli, entre 2017 et 2018, de nouvelles compagnies, et donc des répondants à l’enquête, parmi lesquelles des compagnies de croisières, « gourmandes » en main-d’œuvre dans l’hôtellerie et la restauration. De nature donc à gonfler artificiellement les chiffres. Néanmoins, ils ont fait naître l’espoir, certains y voyant le signe que la tendance générale à la baisse du nombre de gens de mer britanniques au cours des 15 dernières années serait en train de s’enrayer voire de s’inverser. Des perspectives que le retrait du Royaume-Uni de l’UE pourrait en outre confirmer selon eux. Notamment parce qu’un éventuel assouplissement des règles applicables au régime britannique de taxation au pavillon et au tonnage après le Brexit pourrait entraîner un recours accru à ces deux régimes, avec des retombées positives pour l’emploi marin.

Obligation minimale

Les navires immatriculés au UK Ship Register (UKSR) sont actuellement tenus d’employer des officiers titulaires d’un certificat de compétence (CoC), délivré par un établissement de formation britannique.

La taxe au tonnage britannique prévoit une obligation minimale de formation en vertu de laquelle les entreprises qui entrent dans le pays s’engagent à former chaque année un cadet britannique (ou trois matelots) pour 15 officiers à bord, dont 50 % des coûts sont pris en charge par le gouvernement britannique dans le cadre de son programme dit SMarT (Seafarer Maritime Training). Les sociétés assujetties à la taxation au tonnage n’ont besoin que de justifier d’activités de gestion commerciale basées au Royaume-Uni, ce qui signifie qu’elles emploient une main-d’œuvre à terre domiciliée localement. S’exprimant lors du dîner annuel du CoS à Londres le 4 février, le secrétaire d’État aux Transports, Chris Grayling, a rappelé que la formation maritime figurait parmi les priorités du gouvernement, « le programme SMarT devant plus que doubler le nombre annuel de cadets formés d’ici 2030 ». L’exécutif britannique exprime également depuis plusieurs années son souhait de doubler le nombre de navires sous pavillon britannique.

Toutefois, les incertitudes entourant le Brexit n’aident pas, à court terme du moins, la fiscalité britannique. En atteste la décision récente de P&O Ferries de retirer certains de ses navires du registre aux couleurs de l’Union Jack et de celle de Maersk sur l’emploi de cadets (cf. ci-contre).

L’autre incertitude concerne la reconnaissance mutuelle des brevets, bien qu’il s’agisse là d’un problème administratif, finalement assez mineur et, soutiennent certains, facilement résolu, quel que soit le scénario, exceptés peut-être les plus hostiles.

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