« To be » or « not to be » sous immatriculation britannique?

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La perte du caractère communautaire de l’immatriculation britannique pousse certaines compagnies à prendre le large. La compagnie britannique P&O Ferries a annoncé en début d’année sa décision de transférer l’ensemble des six navires opérant sur la Manche sous pavillon chypriote « pour des raisons opérationnelles et comptables », y compris « des dispositions beaucoup plus favorables sur la taxation au tonnage », avait invoqué la société pour justifier le choix de Chypre.

Maersk a enchâssé avec une annonce sibylline. Le géant danois du transport maritime a informé Nautilus International, syndicat des officiers basé à Londres, qu’il prévoyait (également avant le Brexit, fin mars) de mettre fin à la formation et au recrutement de cadets britanniques. Dans sa déclaration « corporate », Maersk a replacé ses choix dans le cadre d’une révision globale et à long terme de sa stratégie en matière de gestion de ses équipages. « Il en résultera une réduction significative du nombre de cadets que nous recrutons dans des pays comme l’Afrique du Sud et le Royaume-Uni ». Avant de préciser: « nous continuerons à remplir notre engagement statutaire au titre de la taxe au tonnage britannique UKTT ». Le premier armateur mondial de porte-conteneurs ajoutait aussi « qu’il n’avait plus de porte-conteneurs battant pavillon britannique depuis décembre 2015 ».

Bien que les élèves officiers auront alors terminé leur formation pour obtenir leur brevet, la décision a ajouté au stress ambiant Outre-Manche. « La situation est préoccupante pour l’avenir de l’industrie maritime britannique, à la lumière des récentes annonces de P&O et de Maersk et des rumeurs selon lesquelles CMA CGM serait également sur le point de quitter le registre britannique », a réagi Mark Dickinson, secrétaire général de Nautilus.

Opportuniste, le gouvernement français? La loi d’habilitation du 19 janvier autorisant le gouvernement à légiférer par ordonnances sur le Brexit, de façon à passer en urgence des mesures législatives et réglementaires, envisagerait de revoir le pavillon bis français pour accueillir rapidement des armateurs sous pavillon étranger, à commencer par les Français.

Contrairement à P&O Ferries, son concurrent danois, DFDS, a signalé pour sa part qu’il ne prévoyait pas de changement de registre pour ses navires exploités dans le Détroit du Pas-de-Calais. Sur les six opérés sur les lignes transmanches, trois d’entre eux sont sous pavillon britannique.

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