Entre 2013 et 2018, le port de Sète s’est équipé de deux nouvelles grues mobiles Liebherr 550 sur pneumatiques (capacité de 120 tonnes chacune à 21 m de portée). Les manutentionnaires portuaires travaillent désormais avec deux grues mobiles en simultané.
« Avant l’arrivée de ce type de grues, nous n’avions pas d’hydraulique, et nos grues étaient 100 % électriques, alors que celles-ci sont thermiques », explique Alexis Samatan, DRH de l’EPR Port Sud de France (90 salariés), propriété de la région Occitanie et présidé par Jean-Claude Gayssot, ancien ministre des Transports. « La conduite en tandem a imposé un temps d’adaptation et d’entraînement des grutiers pour apprivoiser une manutention plus rapide. La grue qui fonctionne en miroir (sans grutier) réalise les mêmes mouvements que celle actionnée par le grutier, et ce au millimètre près. Il a fallu aussi recruter des profils orientés hydraulique pour assurer une bonne maintenance », ajoute-t-il. Le constructeur Liebherr a assuré la formation de levage synchronisé pour une dizaine de grutiers. Aux termes de cette formation, l’agent est à même de commander les mouvements des deux engins, harmonisés électriquement.
Compagnonnage
« Alors que les opérations de levage en tandem doivent être limitées à 75 % des capacités des grues, ce système de commande garantit une exploitation à 100 % des capacités de charge maximales », témoigne un grutier sur un réseau social professionnel. Les 29 grutiers du port héraultais doivent s’adapter à différents cas d’exploitation – colis lourds, vraquiers, engrais, pales d’éoliennes, éléments de forage pour les compagnies pétrolières… – mais aussi de grues. « Ainsi, chaque nouveau grutier embauché est formé via un système de compagnonnage. Il passe par toutes nos grues et par tous les systèmes d’élévation, ajoute Alexis Samatan. Chaque grue a sa spécificité. Elles ont été installées entre 1980 et 2018 et ne sont pas dotées des mêmes technologies ». Au total, le port de Sète compte deux portiques, deux grues mobiles, cinq grues sur rail pouvant porter jusqu’à 20 tonnes par levée, et quatre grues de 8 tonnes sur rail.
Hubert Vialatte
