Arles qui reçoit des demandes des chargeurs entend stimuler l’offre ferroviaire en investissant dans un terminal, au nord du port, permettant de composer des trains fret de marchandises conventionnelles (wagons-citernes ou plateaux…). L’étude de préfiguration, lancée fin 2018, sera rendue publique début 2019.
Actuellement, les flux ferroviaires se résument à un trafic de ballasts expédiés depuis les carrières de Bourgogne. En 2018, 40 000 tonnes ont descendu le Rhône en barge au départ de Mâcon. Une fois déchargés, ces granulats alimentent au fur et à mesure les chantiers régionaux de SNCF Réseau et repartent d’Arles par camion ou par fer. Un train circule chaque vendredi entre Arles et Miramas où se trouve la base logistique de SNCF Réseau. Compte tenu des chantiers de rénovation ferroviaire prévus (doublement de la ligne Aix-Marseille, extension de la gare de Vitrolles, rénovation de la ligne de la Côte Bleue…), 100 000 tonnes de ballasts transiteront par le port d’Arles en 2019.
Tour de table pas bouclé
En parallèle, le port prévoit l’aménagement d’une plate-forme de 30 000 m2 au quai sud. Cette zone, en service en 2023, sera divisée en plusieurs cellules adaptées au traitement de la biomasse et au stockage des déchets non dangereux (ferraille, mâchefers, plastiques…). En effet, avec la conversion à la biomasse de la Centrale thermique de Gardanne, Arles bénéficie d’un nouveau courant de trafic constitué de plaquettes forestières. La centrale, qui a changé de mains depuis, importe du bois de Méditerranée et du Brésil via les ports de Fos et Arles.
Au global, les deux chantiers nécessitent près de 6 M€ d’investissements. Si le tour de table n’est pas encore bouclé, les financements pourraient être partiellement pris en charge dans le cadre du Plan Rhône.
« Nous voulons développer le tissu économique local sur un espace typé pour l’industrie et la logistique en commercialisant des terrains en bordure de la voie d’eau », précise Stéphane Paglia, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Pays d’Arles qui gère le port public gère dans le cadre d’un contrat de concession à la Compagnie Nationale du Rhône.
2018, une année de reprise
2017 avait été plombée par une campagne céréalière nationale médiocre. Avec 643 000 t manutentionnées en 2018, pour l’essentiel des produits métallurgiques, des céréales, du bois de sciage, et des granulats, Arles retrouve le chemin de la croissance. Le port a « enregistré une progression de 35,6 % du tonnage traité et une hausse de 23 % du chiffre d’affaires », selon la CCI du Pays d’Arles, son gestionnaire. Arles qui compte un effectif de 13 personnes va investir cette année dans l’acquisition d’une chargeuse et d’une grue mobile sur pneus.