Naples ambitionne de devenir le premier port vert de l’Italie

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Depuis 2 800 ans, date de l’arrivée des Grecs et de la création du port de Naples, le maître Vésuve veille, comme un phare immuable, sur son port de commerce. Aujourd’hui, avec 25 Mt de marchandises, 510 000 EVP et près de 10 millions de passagers par an dont plus de la moitié sont des croisiéristes, il est le 3e port national et le 12e au niveau européen.

Les Italiens ont coutume de dire que l’Italie du Sud débute à Naples, ce qui est vrai. Mais il n’est pas faux non plus de rappeler que la Méditerranée orientale commence aussi un peu ici, au pied du célèbre volcan. Naples, par son histoire et sa culture si diverses, reste en effet en bien des aspects une des toutes premières portes de l’Europe occidentale en Méditerranée.

La ville portuaire a vu passer au cours de sa longue histoire des marins étrusques, grecs, romains, des Sarrasins, des Normands, des Angevins, des Aragonais, des Autrichiens, des Français, des Allemands et des Américains. Il a accueilli des navires venus d’Orient et d’Afrique autant que d’Europe et d’Amérique et continue de le faire. Il est ainsi, et depuis toujours, le cœur d’un nœud commercial, politique et cosmopolite tout à fait particulier. À tel point qu’aujourd’hui encore, le long des quais, au sein des dockers de Naples, il existe autant de parlés qu’il y eu de dominations ou d’influences étrangères.

600 nouveaux mètres linéaires

Pour maintenir son attractivité et son rôle moteur dans l’économie maritime méditerranéenne, Naples a désormais une ambition nouvelle: devenir le premier port « vert » du Sud de la péninsule italienne et par la même occasion de l’Europe.

Un vaste programme de réduction de la pollution atmosphérique et des émissions de CO2 est en cours avec le soutien notamment de l’Europe qui vient d’accorder une aide de 110 M€ pour soutenir cette ambition.

Parmi les grandes lignes du programme de l’Autorità portuale del Mar Tirreno centrale, gestionnaire du port de Naples, figure en premier lieu l’alimentation électrique des postes d’amarrage des ferries à quai. Dès 2019, dans le cadre d’une convention signée entre le port, la compagnie d’électricité Enel et l’armateur Ceramar, les navires de ce dernier utiliseront à quai la seule énergie électrique pour faire tourner leurs générateurs de bord. Le port se donne deux ans pour mener à bien cette expérimentation qui a vocation à être étendue à l’ensemble de la flotte de commerce qui jettera les amarres le long des 1,8 m de quais du port de commerce.

Il est aussi question de la modernisation des accès routiers et ferroviaires afin de limiter les flux des trafic des poids lourds aux abords du port.

Autre grand axe du programme, l’agrandissement des structures portuaires à l’Est avec la construction d’une nouvelle darse de 600 m linéaires élevées grâce à l’utilisation des sédiments pollués et accumulés à 15 m de fonds dans les 260 ha de bassins portuaires ce qui doit permettre, selon les autorités, d’améliorer la qualité de l’eau en baie de Naples. Seul problème, le chantier a pris déjà trois ans de retard et enregistre un dépassement de 24 M€ sur l’enveloppe initialement budgétée en raison d’un problème d’étanchéité des sédiments pollués. L’affaire a fait les titres de la presse locale et les élus politiques s’en sont emparés…

Enfin, Porto di Napoli entend diminuer dans le même temps la consommation d’énergie sur les 150 ha d’installations portuaires en passant à l’éclairage LED, jumelé à une production d’électricité par panneaux solaires.

Le tout sous le regard du maître Vésuve qui, par forte chaleur, s’épargnerait bien en effet ce nuage de pollution qui stagne parfois, et de plus en plus souvent, au-dessus du port de Naples.

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