Les entreprises chinoises sont prêtes à planter leurs drapeaux sur le port de Trieste, considéré par la Chine comme une magnifique porte d’entrée en Europe dans le cadre de la nouvelle route de la Soie (initiative One Road, One Belt). C’est du moins ce que laisse entendre Zeno d’Agostino président de l’autorité portuaire dans un entretien accordé au site Asia Times. « Pour développer le port de Trieste et notamment la nouvelle zone franche, nous avons besoin de 1,2 Md$ et des investisseurs chinois sont déjà prêts à contribuer à la hauteur de la moitié de cette enveloppe », a déclaré le patron du 14e port européen. En ajoutant aussi, que d’autres opérateurs étrangers, et notamment originaires d’Iran, Kazakhstan, Azerbaïdjan, Turquie et Malaisie, frappent également aux portes de Trieste. Les autorités portuaires résument ainsi leur pouvoir d’attraction: « nous sommes les seuls à pouvoir offrir un système de logistique intégrée offrant des quais, des zones franches et des services ferroviaires », affirme Zeno d’Agostino.
Lobbying intense
Depuis son arrivée aux commandes du port, Zeno d’Agostino, récemment nommé vice-président de l’European Ports Organisation (EPO), a ponctuellement rencontré des entrepreneurs chinois. L’occasion à chaque fois de faire du lobbying en faveur de Trieste et de faire état des investissements déployés pour développer le réseau ferroviaire portuaire atout du site. Il a aussi évoqué les transformations au niveau du terminal conteneurs du Molo VII, une opération qui plaît particulièrement, a signifié le président, à un investisseur chinois mais sans en révéler le nom. Ce dernier serait prêt à entrer au capital de l’opérateur To Delta, qui a obtenu le contrat de concession du terminal à conteneurs pour une durée 60 ans en partenariat avec MSC. China Merchant Group pourrait également intervenir dans la construction de la plateforme logistique qui s’étalera sur quelque 130 000 m2 à partir de mars 2019. Le groupe asiatique pourrait également s’impliquer dans les travaux du terminal ferroviaire Molo VIII en capacité d’accueillir des convois de 750 m et 25 trains par jour.