En attendant la chatière…

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Comment améliorer le fluvial conteneurisé sur l’axe Seine? La question demeure. Pour rappel, au Havre, l’évacuation des marchandises s’effectue à moins de 9 % par le fleuve, contre quelque 87 % par la route, quand les parts du mode fluvial atteignent 35 et 36 % à Anvers et Rotterdam.

Entre octobre 2017 et janvier 2018, le sujet de l’accès à Port 2000 pour toutes les unités fluviales avait fait l’objet d’une concertation publique, initiée par Haropa-Port du Havre. Quid un an après? « Plus de 400 M€ ont déjà été investis depuis une quinzaine d’années sur l’axe Seine, mais les capacités sont loin d’être utilisées et il nous faut trouver des leviers d’amélioration », pose d’emblée Thierry Guimbaud, directeur général de VNF. Parmi les solutions retenues, la chatière, réclamée depuis longtemps par les acteurs portuaires, a été actée comme prioritaire dans le programme d’investissements de 500 M€, annoncé par le port en juin dernier. La réalisation de ce chenal de navigation entre le port historique et Port 2000, avec la création de deux brèches et d’une digue de protection, est estimée à 125 M€. Pour son financement, un dossier a été déposé le 24 octobre auprès de l’UE pour une demande de l’ordre de 25 M€, la région Normandie s’est engagée à abonder et les opérateurs fluviaux au paiement d’un péage.

Mais il faudra patienter: si 2 M€ d’études techniques, environnementales et socio-économiques ont déjà été financés, à moitié par l’Europe, il reste des études complémentaires à mener, notamment en raison de la concertation. « Les études environnementales n’ont pas été jugées suffisantes pour une enquête publique envisagée à partir du troisième trimestre 2020, afin d’avoir les autorisations de travaux en 2021 », assure Baptiste Maurand, directeur général de Haropa-Port du Havre.

Impatience

Didier Léandri, président du Comité des armateurs fluviaux, s’inquiète notamment du flou entourant la date de mise en service de la chatière. Quant à l’Umep, l’Union maritime et portuaire, elle est encore plus radicale: « les études annoncées ne servent qu’à retarder la réalisation de la chatière qui doit avancer au plus vite », explique son président, Michel Segain. L’Umep, comme le Groupement de la main-d’œuvre portuaire (Gemo), ont notamment boycotté la réunion publique ouverte aux professionnels de la place havraise dans le cadre de la concertation.

En attendant, les représentants de Haropa et VNF ont présenté mi-décembre leur plan pour améliorer la compétitivité du transport fluvial de conteneurs maritimes sur le bassin de la Seine. Parmi les actions en cours ou à venir: une offre de stockage gratuit pour les importateurs le long de l’axe Seine, la simplification pour les bateaux fluviaux des conditions d’accès par la mer à Port 2000, la poursuite de la rénovation des écluses et des barrages, la mise en service d’un réseau de bornes eau et d’électricité à quai, la création en 2019 d’un Service d’information fluviale (SIF) avec outil d’aide à la navigation…

Une lueur: le gouvernement a confirmé une aide au transport combiné de 2018 à 2022 à hauteur de 27 M€ par an. Le Plan d’aide à la modernisation et à l’innovation (Pami) 2018-2022, VNF et l’État français ont prévu de consacrer respectivement 12,5 et 4 M€ à la flotte fluviale.

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