Les faits sont connus et maintes fois rebattus. Après d’âpres négociations avec les autorités grecques, Cosco est devenu en 2016 le propriétaire effectif de l’OLP, l’autorité portuaire du Pirée, dont il détient 67 % moyennant un chèque de 368,5 M€. Le groupe chinois y disposait alors des deux principaux terminaux à conteneurs. L’ambition a été immédiatement tracée: faire du Pirée une des « escales » clés de son projet pharaonique des nouvelles « routes de la soie », une gigantesque toile de routes, de voies ferrées et de ports…
Les résultats sont au rendez-vous. Alors qu’en 2015, Le Pirée enregistrait un trafic de 900 000 conteneurs. Il était de 3,7 MEVP en 2017. En 2018, le port a enregistré une moyenne de 1,1 MEVP par trimestre et la perspective de 4,4 millions d’ici la fin de l’année est acquise. La mise en service du Cosco Shipping Taurus, un giga-cargo (un des plus gros du monde) d’une capacité de plus de 20 000 EVP n’est pas pour rien dans cette inflation. Le port du Pirée permet aux armateurs chinois de gagner entre 8 et 12 jours sur un trajet d’un mois (plus de 14 000 km) pour exporter leurs marchandises en Europe.
Le groupe chinois s’apprête à construire un nouvel hangar de 446 000 m2. En 2017, 430 000 voitures neuves ont été débarquées au Pirée, 460 000 sont attendues cette année.
Enfin, l’opérateur portuaire Cosco Shipping Ports y a enregistré sur les six premiers mois de l’année 2018 une de ses plus fortes croissances (+ 18,4 %) avec 2,07 MEVP (sur un total monde de 56,7 MEVP).