Après trois ans de négociation, le gouvernement birman s’est enfin entendu avec la Chine sur le développement du port de Kyaukpyu, sur la baie du Bengale, à l’Ouest du pays. Le projet initié par le régime militaire précédemment en place a toutefois été revu à la baisse. Oubliés les dix quais et l’ambition d’avoir un port d’une capacité voisine de Manille. Selon l’accord signé le 8 novembre entre les autorités birmanes et le consortium chinois mené par Citic Group et dans lequel figure entre autres China Merchants, il n’est plus question que de deux quais. Ce qui permet de réduire le coût du projet de 7 à 1,3 Md$ et de répondre aux craintes des Birmans d’être durablement très débiteurs de la Chine. Pour cette raison, la part des Chinois dans l’investissement a en outre été ramenée de 85 à 70 %, les 30 % restants étant assurés par un consortium d’entreprises birmanes et l’État. Il est par ailleurs prévu de créer autour du port un parc industriel bénéficiant du statut de zone économique spéciale.
Kyaukpyu possède déjà un terminal pétrolier et gazier construit par les Chinois entre 2010 et 2015 qui alimente la province chinoise du Yunan via un double pipeline pétrole et gaz de 1 700 km. Désenclaver le Sud-Ouest de leur pays est la principale motivation des Chinois dans cet agrandissement du port de Kyaukpyu. La seconde est de se ménager une voie d’approvisionnement alternative en cas de blocage du détroit de Malacca.