Quand l’environnement dérègle…

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Hoquets de l’industrie du transport maritime face aux solutions à préempter pour plomber le soufre dans les soutes. « Nous aurions besoin d’une solution miracle pour se conformer au plafond de soufre de 2020. Car à moins de 18 mois de l’entrée en vigueur des nouvelles exigences environnementales, il n’existe toujours pas de solutions viables à long terme », résume Dragos Rauta, directeur technique au sein de l’association internationale des armateurs de pétroliers Intertanko (International Association of Independent Tanker Owners).

Pour se conformer au nouveau palier de Marpol qui impose des carburants marins avec une teneur en soufre n’excédant pas 0,5 % sur toutes les mers du globe dès 2020, les incertitudes sont en effet perceptibles chez les armateurs qui envoient des signaux contradictoires. Valses-tergiversations, atermoiements et volte-face traduisent la fébrilité à l’heure des choix techniques. Indécision quant à la solution à opérer. Quant à la disponibilité des carburants. Quant à l’investissement à consentir… Sachant que les transporteurs n’en disposent pas non plus en « quantité industrielle ». Les technologies existent certes, mais certaines ne sont pas sorties de la R&D. Aucune ne paraît vraiment optimale. Toutes sont de court terme.

De l’aveu général, le GNL n’est pas LA solution complète que les uns et les autres espèrent pour traiter tous les gaz à effet de serre. Mais, en attendant, certains affirment de franches convictions, à l’instar des compagnies de croisières comme Carnival, de ferries comme Brittany Ferries, ou encore de porte-conteneurs comme CMA CGM, avec sa commande aux neuf navires propulsés au GNL, et Total en partenaire pour assurer le soutage. Un geste fort salué par les acteurs français de la filière GNL, fédérés dans une association depuis 2017 pour promouvoir l’usage du GNL comme carburant marin et fluvial. Émergente, la filière a besoin de « soutiens actifs des pouvoirs publics » pour « décoller », plaident-ils. Aucune incitation fiscale n’est en effet prévue alors que le transport routier bénéficie d’un suramortissement depuis plus de deux ans.

Si la France n’a pas d’unité de liquéfaction, en revanche, elle a « la chance » d’avoir quatre terminaux GNL dans ses ports, pointe pour sa part l’association française du gaz (AFG). L’AFG, qui compte parmi ses membres fondateurs les grands noms du secteur (Engie, Total, Gas Natural Fenosa, etc.), des gestionnaires d’infrastructures (Dunkerque LNG, Grand Port maritime de Dunkerque) et des membres associés (Brittany Ferries, CMA CGM, Union des ports de France, etc.) alerte: « La France a déjà du retard par rapport aux ports de Zeebrugge ou de Rotterdam, côté mer du Nord, et pourrait subir la concurrence de Barcelone, côté Méditerranée ».

Sur les quais, l’affaire n’est pas simple non plus, les ports étant subordonnés aux choix techniques opérés par leurs clients. « Ce qui complique la situation car il n’y a pas une mais des solutions ».

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