Depuis 1986, l’Institut portuaire d’enseignement et de recherche (Iper) de l’École de management Normandie (EM Normandie) et Haropa-Port du Havre organisent, sous l’égide de l’Organisation maritime internationale (OMI), un séminaire de formation entièrement dédié à des cadres portuaires étrangers. La sélection se fait par l’OMI sur proposition de l’IPER et de Haropa. « C’est la 32e édition », décompte Céline Rolland, la directrice de l’institut portuaire. « Nous accueillons pendant 5 semaines 19 stagiaires représentant des pays émergents ou en développement, comme la Jamaïque, le Kenya, le Brésil, Panama et bien d’autres encore. Cette année, nous recevons pour la première fois un expert du Nicaragua. Ce séminaire est dédié à la fois à des participants francophones et anglophones ».
Attentes en évolution
Selon la directrice de l’Iper, les dossiers de candidature sont chaque année plus nombreux et surtout plus divers. « Ce sont des directeurs techniques, des responsables comptables, des cadres commerciaux ou même des représentants de ministères. Auparavant, le port et le transport maritime étaient deux entités cloisonnées. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. D’ailleurs, l’OMI y est particulièrement sensible ».
La formation dispensée pendant 5 semaines s’attache à dresser un panorama de toutes les facettes du port du Havre, dans ses composantes « métiers » et « expertises » mais aussi dans sa dimension internationale. Ainsi, les enseignements portent notamment sur l’économie portuaire et maritime, la sureté portuaire, la logistique, la gestion des terminaux, le marketing ou encore les systèmes d’information. Si elle est dispensée par des enseignants de l’École nationale supérieure maritime du Havre (ENSM) et de l’EM Normandie, elle a progressivement associé davantage les professionnels du secteur privé.
Christophe Gauthier, directeur maîtrise d’oeuvre et ingénierie à Haropa, note pour sa part que « les attentes évoluent. Il y a une quinzaine d’années, les aspects techniques et les infrastructures prévalaient. Aujourd’hui, les aspects organisationnels, la fluidité du passage portuaire ou le multimodal prennent le pas et certains participants viennent aussi avec des problématiques précises ».
Il constate par ailleurs une évolution dans la provenance des candidats, qui étaient majoritairement issus du continent africain et d’Amérique latine, et désormais d’Asie, d’Europe de l’Est ou de pays enclavés.
« Nous avons également fait évoluer notre offre puisque nous organisons dans l’année, toujours sous l’égide de l’OMI, deux séminaires uniquement dédiés aux femmes sur un format de séminaires de 15 jours », ajoute Céline Rolland. À ce jour, plus de 600 cadres portuaires et experts établis dans plus d’une centaine de pays ont suivi ce programme qui constitue une vitrine internationale pour la place portuaire havraise.