Dans la foulée du Grand Port maritime de Nantes-Saint-Nazaire qui a investi 40 M€ pour allonger de 350 m des quais du Terminal marchandises diverses et conteneurs (TMDC) et permettre l’accueil de navires de 330 m, Terminal du Grand Ouest, filiale de Bolloré Ports et de Terminal Link (CMA CGM), vient d’investir 8 M€ à Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) dans un « Super-Post-Panamax »: un portique géant haut de 71 m, large de l’arrière au bec avant de 121 m. L’outil sera capable de charger et décharger des porte-conteneurs de 8 000 EVP. « Il va remplacer l’un de quatre portiques, âgé d’une trentaine d’années, dont les transbordements étaient limités aux navires de 4 000 EVP », explique Benoît Klein, directeur de TGO. Si bien que les navires remontant d’Afrique de l’Ouest privilégiaient souvent Anvers, Rotterdam ou Le Havre au détriment de Montoir. « Souvent par méconnaissance. Souvent aussi pour saucissonner des solutions entre le maritime et le terrestre pour mieux marger », observe le dirigeant qui, avec ces nouveaux outils, entend se battre sur le « lead-time », le temps de transport pris en compte de bout en bout. « Ce nouveau portique va nous permettre de réduire les temps de transit et d’offrir une alternative plus fluide aux acteurs de la logistique et de la supply chain. C’est loin d’être anodin quand un navire peut être déchargé en 2 jours à Montoir contre 4 à 6 dans les grands ports du Nord de l’Europe, congestionnés par le trafic de navires de 20 000 EVP. Pour certains chargeurs régionaux attentifs à leur bilan carbone, cela signifie quelque chose », affirme Benoît Klein.
Fourni par le fabricant allemand Liebherr et assemblé au cours de l’été, ce portique, d’une capacité de 85 t, permettra aussi de décharger des colis plus lourds. Il sera du reste moins gourmand en énergie: sa consommation devrait être 30 % inférieure à celle des derniers portiques installés.
Loin d’être négligeable pour TGO qui charge et décharge 200 000 conteneurs par an. Il devrait être opérationnel pour la fin de l’année 2018, après une période de tests et de formation.
Consommation réduite
D’ores et déjà, des chargeurs emblématiques du Grand Ouest auraient décidé de basculer leurs marchandises (500 à 1 000 conteneurs) du Havre à Montoir-de-Bretagne. « On compte maintenant sur l’effet boule de neige. C’est sûr que ça les rassure de voir que le port de Nantes et un opérateur privé investissent pour se maintenir dans la course au gigantisme. L’inverse aurait pu les faire fuir », admet le premier opérateur français de la façade atlantique qui ambitionne de devenir un hub régional incontournable pour les principaux armateurs mondiaux. Il n’exclut d’ailleurs pas un nouvel investissement d’ici trois ans.