Eiffage Infrastructures, la branche route et génie civil du groupe éponyme, est connue en France pour ses participations aux grands ouvrages d’infrastructures (Viaduc de Millau, Pont de Normandie, autoroutes et LGV…), pas pour ses positions dans les ports. S’il n’est pas inattendu d’avoir en Espagne des groupes de BTP dans le secteur de manutention portuaire, le contrat signé cet été est le premier investissement direct d’un groupe français en tant que manutentionnaire dans un terminal portuaire espagnol, excepté Tepsa, opérateur de vracs liquides, contrôlé à 100 % par Pétrofrance et implanté dans quatre ports espagnols (Barcelone, Bilbao, Tarragone et Valence).
L’Autorité portuaire d’Alicante (APA) a donc adjugé à la filiale espagnole d’Eiffage Infrastructures la construction et l’exploitation pendant une période de 30 ans d’un terminal de vracs secs.
La concession aura une superficie de 22 000 m2 et disposera d’un entrepôt couvert (362 m de long, 50 m de large et haut de 17 m). Le trafic minimal prévu dans le cahier des charges est de 1,5 Mt/an. Cette adjudication met un terme à une polémique amorcée fin 2017 quand les riverains du port s’étaient mobilisés contre les nuisances susceptibles d’être générées par la manutention à ciel ouvert des vracs secs, qui représentent plus de la moitié du trafic portuaire (1,9 Mt sur 3,4 Mt en 2017).
Un conflit de compétences entre différentes administrations et des décisions de justice contradictoires avaient aggravé la situation et débouché sur une impasse, contribuant à paralyser le trafic. Le gouvernement régional de Valence a finalement imposé à l’APA la construction d’un entrepôt fermé. Le chantier, qui doit démarrer en avril 2019, devrait s’achever en décembre de la même année.