À quelques semaines du vote par l’Assemblée de Corse de la future délégation de service public (DSP) entre Marseille et l’île de Beauté, l’Office des transports de la Corse (OTC) a présenté cet été à Toulon les deux premières lignes franco-italiennes qui verront le jour dans le cadre d’une DSP internationale. Dès 2019, deux liaisons entre la Corse et la Sardaigne feront l’objet d’une dotation européenne. En 2019, Propriano sera relié à Porto Torres, en Sardaigne, non pas une mais trois fois par semaine dans chaque sens. Et la traversée de 50 minutes entre Bonifacio et Santa Teresa di Gallura – aujourd’hui opérée en haute saison par Moby Lines et Blu Navy – verra sa fréquence portée à deux rotations quotidiennes et ce, tout au long de l’année.
Échec du Toulon-Rome
Ces deux lignes sont les premières identifiées par l’OTC dans le cadre du programme « Gestion européenne conjointe des connexions et des transports pour les îles » (GEECCT-îles), lancé en février 2017. D’une durée de deux ans pour un coût de 1,9 M€ dont 1,6 M€ des fonds Feder, le GEECCT-îles s’inscrit dans le cadre du programme européen « Interreg Italie-France maritime 2014-2020 ». Il porte sur les transports maritimes et ferroviaires entre les régions de l’Arc latin. Pour le directeur adjoint des ports du Var, Hervé Moine, ce programme européen permettrait à Toulon de voir son trafic passer de 1,5 à 2 millions de passagers par an.
Histoire de ne pas répéter l’échec de la ligne Toulon-Rome, opérée par Grimaldi et Louis Dreyfus Armateurs, les régions ont cette fois le lead. « Le GEECCT sera basé en Corse, la gouvernance reste à constituer. Il s’agit de bâtir un système de continuité territoriale entre la Ligurie, la Sardaigne et la Corse. C’est le GECT qui aura la gestion conjointe des services transfrontaliers », explique Arcangelo Maria Merella (photo), secrétaire général des infrastructures, des transports de la région Ligure.
Au terme de l’appel à manifestation d’intérêt, aucune compagnie ne s’étant positionnée sur les deux premiers axes identifiés, les conditions d’élaboration d’une DSP transnationale étaient réunies pour opérer un service fret et passager. « Nous nous devons d’assurer une continuité territoriale pour nos concitoyens. Certaines connexions ne sont plus assurées en raison de leur non-rentabilité. à l’image des liaisons maritimes Corse/Sardaigne qui, depuis début 2016, ne fonctionnent qu’en haute saison », commente José Bassu, responsable Europe à l’OTC.