Beaucoup de bruit pour… wait and see

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Si Beckett n’était Irlandais, on le convoquerait volontiers pour décrire l’absurdité de la situation dans laquelle sont plongés les Britanniques depuis deux ans. La perfide Albion n’a jamais autant mérité le qualificatif (du reste inventé par un Français) depuis qu’elle a pris de surprise le monde le 23 juin 2016 en votant à 51,9 % en faveur du « Leave » (quitter l’Union européenne) à l’occasion d’un référendum qui a piégé David Cameron, « Premier ministre-apprenti-sorcier », contraint également de « leave » le gouvernement.

Depuis, l’intrigue se tend chaque jour un peu plus sur l’île la plus « virale » du continent européen (sur Google, la requête associée « second référendum Brexit » a fait un bond de 650 % en juillet).

En octroyant en février 2017 au cabinet le droit d’enclencher l’article 50 du traité européen de Lisbonne, les parlementaires britanniques ont actionné le compteur-temps les séparant du retrait de l’Union, effectif au 31 décembre 2020 après une phase de transition à compter du 30 mars 2019.

Mi-juillet, last but not least, la première « dame de faire », Theresa May, a enfin remis le document tant attendu, sous la forme d’un « livre blanc », censé dégager les modalités des relations que le Royaume-Uni souhaiterait nouer avec ses (ex-) partenaires, une fois sorti de l’Union. Une vision qu’elle ne parvenait pas à fixer en raison des tensions au sein de son gouvernement et de son propre parti, illustrées début juillet par les démissions retentissantes de Boris Johnson et David Davis, respectivement ministres des Affaires étrangères et du Brexit, incarnant l’aile dure du parti.

Tout est bien qui finit… dans le chaos

Si le document, issu des pourparlers de Chequers (la résidence d’été de la Première ministre d’où a émergé une position commune), a soulagé les milieux économiques pour l’approche plus souple du Brexit, il a été immédiatement torpillé à coups d’amendements limitant des liens jugés trop proches (interdire au Royaume-Uni de percevoir des taxes à la frontière pour le compte de l’UE, une mesure qui se voulait emblématique de sa main tendue aux 27) et rendant quasiment inapplicables certaines dispositions du « livre blanc ».

La rencontre de Theresa May avec Emmanuel Macron sur son lieu de villégiature à Brégançon début août n’a pas rassuré, certains titres de presse lui prêtant même l’intention d’aller quêter l’aide d’urgence des grandes capitales européennes.

Alors que les négociations devaient reprendre fin août, le scénario d’une sortie de l’UE sans accord apparaissait courant de l’été comme l’option la plus probable.

Depuis deux ans déjà, les professionnels de la mer, préférant d’ordinaire que « les décisions majeures concernant leur métier émanent d’instances internationales », spéculent sur leur sort après la rupture – fiscalité appliquée aux entreprises, barrières douanières, monnaie… –, tentant d’anticiper l’imprévisible et de conjurer l’improbable.

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