Palerme veut être un spot en Méditerranée

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« Palerme sera le grand hub euro-méditerranéen! » Choisi il y a à peine six mois par le ministre des Infrastructures et des Transports pour occuper le fauteuil de président de l’autorité portuaire des sites siciliens, Pasqualino Monti monte au créneau et lance un « magnifique » défi: rendre le port de Palerme incontournable en Méditerranée. L’ancien président d’Assoporti, la fédération des autorités portuaires italiennes, et des trois ports du Latium (Civitaveccha, Fiumicino, Gaeta) est du genre ambitieux. Son dessein: remodeler le port et ses infrastructures en profondeur pour couper court à toute concurrence aux ambitions identiques et mieux imprimer sa marque en Méditerranée.

Dans sa feuille de route, il est question d’une nouvelle station maritime modernisée et optimisée au niveau de la gestion des navires de croisière (1,8 million de passagers en 2017), ainsi qu’un terminal roulier (5,7 Mt), les deux activités étant les deux points forts de Palerme. Le projet évoque aussi une reconfiguration des quais et des espaces de stockage, la démolition des édifices obsolètes ou inutiles pour récupérer du foncier, le dragage des fonds qui obstruent le passage des grands navires. Enfin, Pasqualino Monti révèle avoir déjà sanctuatisé un budget de 12 M€.

Un vaste programme jugé toutefois incomplet par ses détracteurs pour ne pas faire mention d’un grand terminal pour les conteneurs. Ce chantier, avec la construction de 9 km de nouveaux quais et l’exploitation de l’arrière-port, avait en effet été évoqué parmi un ensemble de propositions par l’institut de recherches Eurispes, avec pour ambition d’atteindre les 16 MEVP (13 320 EVP en 2017). L’opération, dont le coût avait été estimé à 5 Md€ pourrait créer 435 000 emplois. Trop cher, rétorque Pasqualino Monti, défiant: « si quelqu’un est prêt à investir 5 Md€, je suis prêt à en discuter ». Manifestement, les candidats ne se bousculent pas.

Pour mener son programme à terme, Pasqualino Monti table sur les résultats obtenus depuis son arrivée aux commandes des ports siciliens. Le nouveau plan régulateur, bloqué jusqu’alors, a finalement été accepté par la mairie de Palerme. Le terminal croisières, qui était sous scellés, a été dessaisi. à partir du 15 septembre, le trafic roulier sera opportunément déplacé au nord de l’enceinte portuaire où des silos sont en cours de démolition. Quant aux chantiers navals, « nous attendons le plan industriel de Fincantieri », a déclaré Pasqualino Monti, qui veut relancer les sites voisins de Termini-Imerese, Porto Empedocle et Trapani. Le groupe est donc invité à faire connaître ses intentions industrielles.

Pour les croisières, spécialité palermitaine, des travaux seront lancés en septembre pour élargir les infrastructures à quais de 2 500 m2 afin que les géants puissent franchir les portes du port. Une opération chiffrée à 30 M€.

Enfin, un appel d’offres international a été lancé pour le projet de station maritime. Royal Caribbean, Carnival, via Costa, et MSC ont manifesté leur intérêt. Ils devraient être impliqués en échange d’une concession de long terme. Le terminal RoRo/passagers pourrait, lui, être chapeauté par les groupes Moby, Grandi Navi Veloci ou encore Grimaldi, spécialiste des dessertes entre les îles italiennes et la Corse.

La réalisation reste subordonnée non seulement à la complexité des opérations et à leur coût mais aussi aux enjeux politiques dont il va falloir tenir compte.

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