Le port de Montréal se heurte à l’environnement

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Souhaitée de longue date, l’installation d’un nouveau terminal à conteneurs à Contrecœur, à 40 km du port de Montréal, doit porter la capacité du port de Montréal à 2,1 MEVP à horizon 2022. La question délicate du dragage du fleuve Saint-Laurent pourrait toutefois mettre un frein à cet ambitieux projet d’expansion.

Retirer 840 000 m3 de sédiments du fleuve Saint-Laurent pour accueillir des navires de plus de 300 m n’est pas en effet sans poser problème, comme l’a pointé le ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Lutte contre les changements climatiques (MEDDLCC), peu convaincu par les études d’impact du promoteur du projet. Le ministère s’est ému du fait que les « butylétains (BT) n’aient pas été analysés ». Or ces composés organométalliques utilisés depuis 1960 – et aujourd’hui, interdits – dans les peintures des coques des navires seraient en grande quantité dans le fleuve québécois. Des études réalisées dans le cadre du Plan d’action Saint-Laurent ont révélé la présence de BT dans 92 % des 49 prélèvements effectués au niveau du port. Voilà qui pose d’autant plus question au ministère de l’Environnement que le secteur de Contrecœur est classé « réserve nationale de faune ». Le risque de remettre en circulation toutes ces substances toxiques est important, selon le Pr Gilbert Cabana, interrogé par nos confrères du Devoir. Fort de ces constats, le ministère a donc demandé que de « nouvelles analyses soient effectuées dans les diverses strates des sédiments alluviaux ».

L’administration doit s’exécuter sous peine de voir son projet d’expansion remis aux calendes grecques.

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