Bien implanté en Chine, l’armateur français doit désormais compter avec la montée en puissance du chinois Cosco qui, en rachetant OOCL, lui a ravi la 3e place mondiale.
Avec « un navire qui escale en Chine toutes les trois heures », CMA CGM a lancé sa première ligne Asie-Europe du Nord en 1986 et y est implanté depuis 1992. Cette présence précoce s’est renforcée au fil de l’eau avec ses acquisitions et la création d’Ocean Alliance avec Cosco, OOCL et Evergreen. Dans cette alliance, c’est le taïwanais qui fait figure de « petit poucet » car, si le pavillon OOCL flotte toujours sur les mers, l’armateur de Hong Kong (7e mondial, avec 689 000 EVP) est passé sous contrôle de Cosco mi-2017, marquant la fin d’une histoire de 70 ans pour cette pionnière du conteneur en Asie.
Validée par le Bureau anti-monopole chinois le 29 juin, l’acquisition d’OOCL permet à Cosco de devenir leader sur la route Asie-Amérique du Nord, devant CMA CGM, tant en parts de marché (11,6 % vs 11,2 %) que de capacité (proche de 3 MEVP une fois en service les nouveaux porte-conteneurs de 20 000 EVP, la française étant à 2,608 MEVP.
Financé par la Bank of China, le rachat d’OOCL s’est fait à un prix que les actionnaires ne pouvaient refuser. Et pour qu’il soit autorisé par le Comité sur les investissements étrangers aux États-Unis, Cosco est prêt à céder le terminal automatisé d’OOCL de Long Beach. Par son alliance avec l’armateur chinois, CMA CGM se retrouve au centre du jeu. A fortiori si la holding turque Yildirim venait à vendre les 24 % de parts qu’elle détient à son capital.