Manche: La passerelle qui en dit long …

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Si le nouvel ouvrage d’art de 65 m de long, dont la construction est en cours, peut paraître anodin, il témoigne en réalité de la concurrence que se livrent les ports de la Manche pour attirer à eux des paquebots sans cesse plus gros et nombreux. Ports Normands Associés (PNA), gestionnaire du port de Cherbourg, a investi 1,9 M€ dans un équipement de confort permettant aux croisiéristes d’accéder, depuis les paquebots, directement dans la vieille gare Transatlantique Art déco. Ainsi, en étoffant son offre de services, l’autorité portuaire espère-t-elle gagner en attractivité auprès des compagnies maritimes. D’autant plus que la passerelle dimensionnée pour s’élever à près de 10 m est adaptée aux nouveaux géants des mers.

Il est loin le temps où Cherbourg était la chasse gardée de la Cunard et Le Havre de la « Transat » (Compagnie Générale Transatlantique), chacun se satisfaisant de cet aimable partage.

Une certaine envie

Aujourd’hui, avec le développement du marché de la croisière, la multiplication des escales (Cherbourg a accueilli 35 escales de paquebots en 2017) et l’accroissement du nombre des navires de très grande capacité, la croisière est unanimement reconnue pour créer de la valeur et des emplois tant pour les ports que pour les territoires qui servent d’escale. Peu de ports échappent à cette tendance. Et chacun observe, parfois avec jalousie, ce qui se fait ailleurs. C’est le cas de Cherbourg, qui regarde avec une certaine envie Le Havre, ses 143 escales et ses quelque 200 000 passagers en 2017, invités mettre le pied à terre dans la ville portuaire.

Outre les deux grands ports normands, Caen-Ouistreham est aussi entré dans la danse il y a peu en dépit de contraintes fortes (l’accès et la longueur de quais interdisant l’accueil des navires de plus de 160 m) qui ne lui permettent pas pour le moment de concourir dans la même catégorie (10 000 passagers).

Non loin de là, il y a l’étonnante mais redoutable efficacité de Saint-Peter-Port, à Guernesey. Sans infrastructures capables d’accueillir à quai le moindre paquebot, la petite île anglo-normande parvient tout de même à abriter chaque année au mouillage plus d’une centaine de navires de croisière, soit plus du triple qu’à Cherbourg, en mesure pourtant de pouvoir amarrer jusqu’à trois paquebots simultanément le long de ses quais en eaux profondes. Mais à Guernesey, le « supplémenent d’âme » prend la forme d’une réduction de taxes non négligeable. Et quand on sait que l’île planche sur la construction d’un port flottant pour attirer toujours plus de paquebots, on comprend pourquoi dans le Cotentin si proche on continue d’investir…

Selon la CCI du Cotentin, un croisiériste dépenserait environ 80€ à chacune de ses escales à Cherbourg. En 2017, les 65 000 croisiéristes auraient donc dépensé plus de 5,2 M€ à terre. Au Havre, la dépense par croisiériste est estimée à 97 €. Au total, environ 20 M€ auraient ainsi été dépensés par les 200 000 croisiéristes de passage en ville.

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