Avec un trafic d’un million de tonnes fin mai 2018 – similaire à 2017 –, les signes de reprise annoncée se font toujours attendre sur les quais bayonnais. S’y distinguent cependant des tendances diverses avec un regain sur le pétrole brut, les hydrocarbures et dérivés, le soufre et les produits chimiques, mais une baisse des trafics de maïs, de ferrailles et billettes d’acier. Sur ce dernier secteur, le début de production du nouveau Laminoir des Landes du groupe Añon, annoncé début 2018, a notamment subi un léger retard pour cause de procédures de certification de la qualité de ses tôles. « La production a démarré en mai. Des hausses sur les imports d’acier devraient se traduire plutôt sur le second semestre 2018 », précise Georges Strullu, de la CCI Bayonne-Pays basque, qui ne cache pas cependant son inquiétude sur la nouvelle taxe concernant les imports d’acier aux États-Unis. « On peut faire partie des dommages collatéraux…, même si le marché français peut, selon moi, absorber la production française et faire en sorte qu’on n’en pâtisse pas. Je fais le vœu pieu en tout cas que l’Europe arrive à imposer ses vues ». De même, les intempéries météorologiques sur les cultures incitent à la prudence sur les trafics maïs, « tout comme le risque de baisse de la consommation d’hydrocarbures compte tenu de l’augmentation de 25 % du prix du carburant et de la taxe sur le gasoil. Avec ce climat d’insécurité politique, cela créé globalement une frilosité ».
Réduire l’impact carbone
Pour autant, la CCI et le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine maintiennent des investissements à la hausse. Signe de cette volonté, une commande de deux grues a été officialisée le 11 avril dernier. Fabriquées par la société allemande Liebherr, ces deux grues à flèche pivotante sur rails, une GR 15 pour Tarnos et une GR 21 pour Blancpignon, d’un coût de 9 M€, viendront compléter l’outillage existant avant l’été 2019. « Sur Blancpignon, pour un quai de 180 m, nous n’avons actuellement qu’une seule grue. La nouvelle grue permettra d’augmenter les rendements par un emploi des deux grues lors de la réception par exemple de gros navires d’engrais. À l’avenir, avec une extension prévue de 170 m de quais, nous pourrons même traiter deux bateaux en même temps. Sans compter la possibilité de garantir la manutention en cas d’éventuel ennui sur l’une des grues. Elle permettrait enfin de traiter du conteneur tant sur Saint-Bernard que sur Blancpignon, site moins limité au niveau des tirants d’eau », énumère Georges Strullu.
Sur le site de Tarnos, où est prévue une montée en puissance de l’activité import/export d’acier du Laminoir des Landes, la nouvelle grue assurera notamment la manutention de brames d’acier, de plus en plus lourdes. « Avec la GR15, nous anticipons aussi les éventuelles avaries sur les deux grues actuelles qui sont au crépuscule de leur vie. Et pour précision, nous avons choisi des grues 100 % électriques, soit un surcoût de 60 000 € par rapport au thermique, mais ce, dans un souci de réduire l’impact carbone ».