Le 30 mars 2018, une réunion du conseil de surveillance du Grand Port maritime du Havre (GPMH) a validé les comptes de l’année 2017. Grâce aux bons résultats de trafics, le chiffres d’affaires dépasse 180 M€ (+ 1,5 %) et se répartit entre droits de port (120,6 M€), recettes domaniales (53,3 M€) et exploitations portuaires (6,6 M€). Pour Hervé Martel, directeur général du GPMH: « Il faut surtout souligner que la MBA (marge brute d’autofinancement) atteint 41,6 M€ en 2017, dépassant l’objectif des 40 M€ fixés par le projet stratégique pour 2019 ». La MBA était de 19 M€ en 2013.
Avec une MBA de plus de 40 M€, le GPMH envisage de relancer un plan d’investissements nécessaires à son développement futur. Ce plan atteint un montant total de 610 M€ dont 110 M€ pour de l’entretien et de la modernisation du patrimoine et 500 M€ pour des travaux répondant à des besoins de développement.
La liste des projets de développement comprend la phase 3 de Port 2000 avec la réalisation des quais 11 et 12 pour 150 M€. Il s’agit de répondre à la croissance attendue des trafics conteneurs. Avec ce même objectif, il y a l’amélioration de l’accueil des navires de plus de 400 m sur le quai de l’Atlantique « qui rééquilibrera les trafics conteneurs entre Port 2000 et le port ancien », pour 85 M€. La liste n’oublie pas les perspectives positives de la filière RoRo: le projet de développement du terminal roulier en trois phases est prévu pour 33 M€. La liste comprend l’amélioration et la sécurisation des dessertes routières et ferroviaires pour favoriser le développement de la zone industrialo-portuaire pour 35 M€. Elle prévoit le développement des parcs logistiques pour 15 M€. Elle contient un projet d’accueil d’acteurs de la filière éolienne et plus largement des EMR pour 57 M€. Elle compte enfin l’amélioration de l’accès fluvial à Port 2000 (« la chatière ») pour 125 M€ (voir encadré).
Contraintes financières
Si la direction du GPMH a des ambitions d’investissements d’un montant total de 500 M€, elle indique, dans le même temps, que « l’enveloppe des subventions contractualisées sur les prochaines années atteint seulement 115 M€ ». Le compte n’y est donc pas. « Il va falloir rechercher des financements supplémentaires, a expliqué Hervé Martel. Peut-être qu’on arrivera à obtenir 500 M€, Peut-être pas. Alors il faudra faire des choix. La question est de travailler sous contrainte de financement. Il ne s’agit pas de dire oui à tous les projets en sachant que le montant total des 500 M€ n’est pas totalement bouclé. C’est pourquoi, nous allons prioriser les projets d’investissements ». Pour cela, le conseil de surveillance va saisir les deux organes consultatifs que sont le conseil de développement et la commission des investissements de ce conseil. « Ils ne devront pas dire oui ou non à tels projets mais donner un avis sur une programmation dans le temps des investissements prévus sur 5 ans ou plus ». Une nouvelle réunion du conseil de surveillance du GPMH est programmée le 29 juin et rendra une décision finale sur la programmation des investissements en se fondant sur les avis des deux organes consultés.