À l’exception du conventionnel, tous les secteurs de trafic sont en augmentation à Anvers à la fin mars 2018. D’où ce bilan record avec 58,32 Mt, en hausse de 7,1 % par rapport au premier trimestre 2017. La progression la plus remarquable a été enregistrée du côté des conteneurs avec 32,58 Mt (+ 9,5 %), soit 2,74 MEVP (+ 10,7 %). Le mois de mars a vu un record absolu avec 980 000 EVP.
Cette forte croissance des conteneurs s’explique par la stratégie de rapatriement sur Anvers des trafics de transbordement que pratique MSC, qui avait dû, par manque de place à son ancien terminal, diriger des volumes vers d’autres ports. À l’issue du premier trimestre, le centre MPET (MSC/PSA European Terminal) a enregistré une progression de trafic de 15 à 16 %. Le score attendu à la fin de l’année se situerait au niveau de 7,9 MEVP, dont 6,5 MEVP en maritime.
Vers une autre darse à marée
Sur l’autre versant du Deurganckdok, le terminal d’Antwerp Gateway que gère DP World enregistre également des hausses de trafic et attend un résultat final de 2,4 MEVP, dont 1,7 MEVP en maritime. Cette darse à marée devrait approcher les 8,5 MEVP en maritime, auxquels il faudrait ajouter 2,1 MEVP en fluvial. Il devient évident que ce bassin va rapidement atteindre le stade de la saturation qu’on évalue à 11,5 MEVP. D’où ce plaidoyer de l’autorité portuaire pour la réalisation rapidement d’une seconde grande darse à marée « Saeftinghedok » (voir JMM d’avril). Les deux autres terminaux à marée de la rive droite (PSA) connaissent également des progressions de trafics. Ils ont traité l’année dernière 2,15 MEVP en maritime. Enfin, il semblerait que trois nouvelles lignes escaleront prochainement à Anvers.
Le trafic conteneurs progresse tant à l’entrée qu’à la sortie. En intra-européen, la progression est de 14,5 %. De et vers l’Amérique du Nord, la hausse est de 14,7 %. En ce qui concerne l’Asie, la progression est de 7 %. La perspective d’un score final en conteneurs maritimes se situe au niveau de 11 MEVP, contre 10,45 MEVP en 2017. Ce trafic maritime est traité à raison de 80 % par les quatre terminaux à marée.
Le secteur du conventionnel/breakbulk n’a guère donné de résultat positif: 2,51 Mt (– 3,1 %) au premier trimestre 2018 par rapport à la même période de 2017. Les non-ferreux, papier, cellulose et fruits en sont les principaux segments. Toutefois, du côté des fers et aciers, on enregistre une petite reprise (+ 1,5 %). La chute des importations de Chine s’est stabilisée et celles en provenance de l’Inde a fléchi. La compensation vient des importations de Russie et de Turquie. À l’exportation, la hausse a été de 19 %, le principal client étant les États-Unis, augmentation qu’explique probablement la précipitation des importateurs américains craignant l’application des surtaxes que veut imposer le président Trump.
Le trafic RoRo s’est bien comporté avec une progression de 6 % à 1,3 Mt. Dans ce domaine, le trafic des voitures a porté sur 323 901 unités (+ 2,3 %). Les vracs liquides sont à la hausse (+ 4,6 %) à 18,55 Mt, grâce notamment aux chimiques (+ 6,8 %), aux dérivés du pétrole (+ 4,6 %). Anvers profite ici de sa position de centre de distribution européen et des fortes expansions de ses capacités en citernes, surtout pour la pétrochimie. Les vracs secs, bien qu’à un faible niveau, soit 3,38 Mt, ont enregistré une progression de 7,4 %, grâce aux arrivages de charbon, engrais, sables et graviers et ferraille.