Colombie: éviter « la mort annoncée » de Barranquilla

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L’accès au port de Barranquilla, sur la côte caraïbe de la Colombie, est souvent compliqué du fait de mouvements de bancs de vase qui en modifient les fonds. Depuis février, le problème a atteint un point critique, menaçant purement et simplement le futur du port. La drague censée éliminer les sédiments est restée à quai à partir du 9 février. La perte de profondeur qui en a découlé a conduit les autorités à interdire l’accès au port aux navires les plus grands, les déroutant alors vers les ports voisins de Carthagène et Santa Marta.

Les trafics ont chuté. Sur les deux premiers mois de l’année, ils ont perdu 25 % de leurs volumes. Et le phénomène s’est encore amplifié les deux mois suivants.

Les esprits se sont rapidement échauffés. L’Association des sociétés portuaires est montée au créneau, suivie par l’ensemble des acteurs économiques de Barranquilla, très dépendants de l’activité du port. « Nous n’aurions jamais dû en arriver là », a regretté Ricardo Plata Cepeda, président du Comité inter-confédérations de l’Atlantique, « à attendre que se produise une telle situation sur le Magdalena pour agir. La maintenance doit être permanente et à la charge de l’État ». Le président du port de Barranquilla, René Puche, est allé dans le même sens en évoquant la « chronique d’une mort annoncée ». La situation était due, selon lui, au manque d’attention au chenal d’accès au mauvais état de la digue Est qui protège l’embouchure du fleuve. « C’est une alerte que nous lance le fleuve ».

Dragage accéléré

La direction générale maritime a tardé à réagir avant de mettre en place début avril un plan d’urgence pour rétablir l’accès à Barranquilla. Elle a passé un contrat avec une société de dragage pour retirer de l’embouchure du Magdalena 300 000 m3 de sédiments. L’opération a été lancée à un rythme soutenu. En trois semaines, 150 000 m3 de sédiments ont déjà été retirés. Grâce à quoi, les autorités portuaires acceptent à nouveau les navires jusqu’à 200 m de long et 9,6 m de tirant d’eau. Le dragage devrait se poursuivre pour gagner encore en profondeur. D’ores et déjà est prévu un nouveau programme pour 2019 et 2020.

Afin de se dégager des lenteurs administratives et réagir plus rapidement dans les périodes critiques, les opérateurs portuaires de Barranquilla envisagent de s’équiper de leur propre drague. Soit en passant un contrat pour les services permanents d’une société de dragage, soit en créant une Association public-privé (APP). Cette seconde solution, sans doute moins coûteuse, permettrait à l’État d’abonder les fonds apportés par les acteurs portuaires. Le port de Buenaventura, sur la côté Pacifique, est confronté au même problème et vient de se doter d’une telle APP.

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