L’urgente nécessité d’assurer une mobilité maximale dans les zones portuaires d’Anvers a incité la direction à relancer l’idée d’englober dans sa gestion l’exploitation de son réseau de 1 000 km de voies. Avec des années de retard, Anvers va suivre l’exemple du port de Hambourg où sont actifs près d’une centaine d’opérateurs ferroviaires. Le nouveau CEO du port, Jacques Vandermeiren, considère ce dossier comme prioritaire, et entend prendre à son compte la gestion de ce réseau. Il est d’avis que la part du rail dans les trafics doit doubler rapidement. Dans ce but, des discussions vont démarrer dans quelques semaines avec Infrabel, le gestionnaire de l’ensemble du réseau ferroviaire belge, auxquelles se joindra le ministère flamand de la Mobilité. Les discussions porteront sur divers aspects: le mode d’exploitation, l’impact rive droite et rive gauche où se trouvent les grands terminaux à conteneurs, le financement. En ce qui concerne ce dernier point, il pourrait s’agir d’un rachat du réseau ou d’une prise en leasing.
Les raisons qui militent en faveur de cette opération sont multiples. Le rail n’intervient que pour 7 % du trafic marchandises (même pourcentage pour les conteneurs), contre 48 % pour la route (57 % conteneurs) et 41 % pour le fluvial (36 % conteneurs). La gestion d’Infrabel laisse à désirer, notamment par manque de flexibilité, et ne donne guère satisfaction aux entreprises privées, qui ont leurs propres lignes sur leurs terminaux et sont trop souvent obligées de faire appel à la route. La majeure partie du trafic ferroviaire est traitée par l’opérateur Lineas, une filiale indépendante de la SNCB. Le reste relève de quelques petits opérateurs, ce qui signifie qu’il n’y a guère de concurrence au niveau des prix, ce que veut promouvoir la direction du port. Enfin, cette prise de contrôle du réseau permettrait de relancer l’organisation Railport créée conjointement par le port et le secteur de la chimie anversoise, pour le groupage des conteneurs du secteur.
Les discussions qui s’annoncent ne seront pas faciles, car Infrabel n’est pas demandeur et il n’est pas exclu que la politique s’en mêle.