En transport maritime, un nouveau marché s’est progressivement développé, celui des colis lourds et hors normes, qu’il s’agisse d’équipements indépendants accompagnés de pièces où s’inscrivant dans le cadre de projets industriels. Le port d’Anvers suit cette évolution, en tenant compte du fait que ce dernier secteur est fort convoité par les ports voisins. Si l’on a des statistiques quant au trafic global du secteur conventionnel/breakbulk en 2017, soit 10,27 Mt (+ 4,8 %), il est difficile d’aligner dans ce contexte des chiffres précis pour ce qui est des colis lourds d’autant plus que s’ajoutent 5,1 Mt de trafic roro, dont 3,9 Mt hors conteneurs (+ 10,5 %) et 1,2 Mt de diverses classiques. 17 terminaux traitent les trafics en conventionnel/breakbulk, où des colis lourds de plus de 50 t sont manutentionnés en lo/lo et roro au déchargement/chargement de et à bord de navires MPV, rouliers, conros et autres PCTC. Un des plus importants manutentionnaires anversois, ABES (groupe Katoen Natie), spécialisé dans ces trafics, a traité en 2017 à ses deux terminaux 3,65 Mt de breakbulk, dont 1,1 Mt au chargement. De ce dernier volume, les colis lourds ont représenté quelque 80 000 t. Colis originaires d’Allemagne 70 %, de France et de Belgique, acheminés par barges ou par route. Il s’agissait de divers types de machines avec en complément des pièces de rechange et autres équipements. Un autre acteur, la firme Zuidnatie a traité 250 colis de plus de 50 t, ce qui représente un volume d’environ 18 000 t. Des armements et des manutentionnaires comptabilisent ce trafic de manières différentes. Par exemple, ACL, qui touche Anvers avec ses 5 nouveaux conros géants, intervient chaque semaine avec un équivalent de 300 EVP en heavy lifts, dont 180 EVP au chargement et 120 au déchargement. Dans ce cas, il s’agit d’unités allant de 50 à 250 t, manutentionnées en storo ou en roro sur mafis.
Le marché des colis lourds se développe, pour lequel la plupart des terminaux sont équipés en conséquence, notamment avec des grues mobiles de 50 à 200 t, et il est toujours possible d’avoir recours à des engins de levage plus puissants. En roulier, on peut aller jusqu’à 250 t. Dans le cas d’Anvers, ledit marché se situerait entre 200 000 et 250 000 t. Cela étant, certains manutentionnaires réalisent qu’une forte concurrence se manifeste de la part de Rotterdam et de Flessingue, où il y a beaucoup plus de flexibilité dans la composition des équipes, qui sont plus petites, et partant, c’est moins cher. Par contre, ils assurent que la qualité des prestations est nettement plus élevée à Anvers.