Le timide rebond du marché en fin d’année 2017

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Chaque année, au mois de janvier, les analystes parient sur la reprise du marché des vracs secs. Le mois de janvier apporte son lot de points positifs. Le Nouvel An chinois, qui se déroule pendant le mois de février, oblige les autorités locales à importer en masse. Viennent ensuite les désillusions pour aboutir au même constat: l’année n’a pas été bonne. Un scénario qui se répète depuis 2009. En 2017, les choses ont quelque peu changé. En fin d’année, les fondamentaux d’une reprise de l’économie des vracs secs se sont consolidés. Les craintes de voir se répéter les mêmes effets n’ont pas eu lieu d’être. La publication des résultats des grands noms de cette filière laisse entrevoir une année 2018 qui devrait malgré tout permettre aux armateurs de revenir dans le positif.

Si la fin d’année a été bonne, 2017 ne restera pas gravée dans les mémoires sauf à avoir vu les indices du Baltic Dry Index plonger et descendre à des niveaux bas. « Sur les 33 dernières années, note les commentaires de marché du rapport annuel de Norden, 2017 a été parmi les trois années les pires que cet indice a enregistrées ».

Le Baltic Dry Index a malgré tout été meilleur en 2017 par rapport à 2016. Hormis en milieu de mois de mai, la courbe est restée supérieure. Une progression qui s’est directement reportée dans les revenus des armements. Le chiffre d’affaires des Times Charters a augmenté. Diana Shipping a vu ses Time Charte Revenus progresser de 41,6 % à 161,9 M$. Dans le même sens, Eagle Bulk enregistre une hausse de 90,2 % de ses revenus à 23,6 M$. Navios Maritime, pour sa part, reprend des couleurs avec une augmentation de 25,5 % de ses revenus à 250,4 M$ sur sa division des vracs secs. Seul armateur à avoir vu une baisse dans ses revenus, le groupe Dry Ships qui perd 53,1 % à 30,7 M$. Ces progressions de chiffres d’affaires sont liées aux hausses des taux. Selon la flotte en propriété et affrétée, les TCE (Time Charte Equivalent, soit le taux moyen d’un affrètement à la journée) varie entre 8 500 $/jour et 9 700 $/j selon le type de navire. Globalement, le taux d’utilisation de la flotte reste stable. Il évolue entre 95 et 98 %. En 2016, ce taux se situait plutôt vers 99 %.

Une hausse de 3 % de la flotte

Cette bonne performance des revenus a été gommée par des dépenses de voyage en nette hausse. Pour la majorité des armements concernés par le transport de vracs secs, la hausse du prix des soutes a encore une fois plombé les résultats. De plus, avec des voyages plus longs et parfois plus nombreux, ces coûts connaissent des courbes plus fortes que celle des revenus. Eagle Bulk note une hausse de 48,2 % des coûts de voyage sur l’année à 62,4 M$. Au final, pour ces armements, si les chiffres d’affaires se portent bien, les résultats demeurent dans le rouge. Point positif de l’année 2017, les pertes sont moins élevées que celles de l’année précédente.

Pour 2018, les signaux sont au vert. Les armateurs tablent sur une croissance de 2 % des trafics de vrac dans le monde en 2018. Les trafics de céréales devraient repartir à la hausse et, dès la fin de l’année 2017 et le début de 2018, une timide reprise des trafics se fait sentir. La demande en charbon, notamment en Chine, reste à un niveau élevé. Les stocks inventoriés à fin décembre 2017 sont évalués à 65 Mt, soit un niveau bas. D’autant plus que la demande en charbon en Inde et en Asie du Sud-Est devrait se maintenir. Si la Chine a décidé de s’engager dans une politique environnementale, elle souhaite malgré tout maintenir sa production d’acier et devra pour ce faire importer plus de charbon et de minerais. Les matières premières locales étant de mauvaise qualité, le gouvernement incite les sidérurgistes locaux à s’approvisionner sur le marché international. Seuls quelques points sont à regarder avec attention. La Chine produit de plus en plus d’acier et de ciment pour sa consommation locale et réduit ses exportations, ce qui pourrait avoir un effet sur la demande pour des navires destinés aux transports de produits sidérurgiques et de ciment. De plus, en fin d’année 2017, les pluies diluviennes en Australie ont perturbé la logistique portuaire des minerais et du charbon entraînant une congestion dans le port d’Hedland. Un événement qui a pu être absorbé mais qui peut avoir des effets plus importants si les conditions logistiques se détériorent encore.

Enfin, du côté de la flotte, la hausse ne devrait pas dépasser 1 à 2 % en 2018, soit la plus faible croissance depuis 1999. Déjà en 2017, si 38 Mtpl ont été livrés à des armateurs de vrac sec, les mêmes ont dirigé vers les chantiers de démolition quelque 14 Mtpl. Ainsi, au final la flotte mondiale n’a progressé que de 3 %.

Les fondamentaux du marché des vracs secs semblent s’être remis en place. Il appartient aux armateurs à ne pas les déstabiliser.

Le mot clé

Bauxite

Dans la catégorie des « vracs secs mineurs », la bauxite a joué un rôle majeur en 2017. Les exportations de Guinée ont fortement augmenté mais ont été aussi destinées au marché asiatique. Ainsi, l’allongement des voyages et leur nombre progressant, les navires de type Handysize ont profité de ce nouveau débouché.

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