« Les financements de soutien à l’innovation existent, notamment européens, mais ils sont peu utilisés », alerte Benoit Cailliau, président de l’association Les Ceser de l’Atlantique. La croissance bleue est en effet un enjeu identifié depuis plusieurs années par l’Union européenne, avec, dès 2011, la définition d’une stratégie maritime pour la région atlantique. Reste bien souvent à franchir la barrière de la langue, des déplacements jusqu’à Bruxelles, ou la complexité des dossiers à monter et la longueur des procédures.
Cependant, pour financer de l’innovation, la porte d’entrée la plus facile est de recourir au Fonds européen de développement économique régional (Feder), gérés désormais par les conseils régionaux, ce qui facilite le contact avec des interlocuteurs de proximité et permet bien souvent des instructions de dossiers plus rapides. Les fonds Interreg, eux, demandent de s’associer avec d’autres régions européennes sur un projet commun, avec des délais d’instruction d’un à deux ans. Plus spécifique, le programme Connecting Europe Facility (CEF) permet de financer via des appels à proposition annuels des projets d’autoroutes de la mer. Le programme Life+ soutient des projets dans les domaines de l’environnement et du climat (budget de 3 md€ pour 2014-2020). Des projets maritimes peuvent être éligibles à ce fonds.
Enfin, le graal en Recherche et Développement est le programme Horizon 2020, avec une forte prise en charge des coûts directs et indirects des structures. Des appels à propositions dédiés à la croissance bleue ont été lancés en 2016 et 2017 (80 et 48,4 M€) et plus spécifiquement un appel à projets « Port du futur », sur lequel par exemple le port de Bordeaux s’est positionné avec 15 autres partenaires (ports, centres de recherches, entreprises…) de plusieurs pays. Mais la sélection est drastique. À la première étape, sur 37 dossiers, 8 ont été retenus et, au final, seuls deux ou trois projets seront bénéficiaires du dispositif.