Le premier semestre 2017 a été difficile pour la plupart des compagnies actives sur le marché du transport maritime de brut.
Frontline Ltd présente un revenu net de 19,4 MUSD au deuxième trimestre 2017 en repli par rapport aux 27 MUSD du premier trimestre. Au 30 juin 2017, le revenu net de Frontline Ltd a atteint 7,6 MUSD en chute par rapport aux 93,2 MUSD enregistrés fin juin 2016. Robert Hvide Macleod, pdg de Frontline Ltd explique: « Le marché a été décidément faible dès le début du deuxième trimestre 2017, principalement en raison de l’augmentation de la flotte mondiale de navires dédiée au transport de pétrole brut ». Teekay Tankers affiche un revenu net de 37,47 MUSD au deuxième trimestre 2017 en progression par rapport aux 3,71 MUSD du premier trimestre. Au 30 juin 2017, le revenu net de Teekay Tankers s’élève à 33,76 MUSD, bien loin des 63,98 MUSD atteint fin juin 2016. Le commentaire de Kevin Mackay, pdg de Teekay Tankers rejoint celui de son homologue de Frontline Ltd: « Le marché a fait face à des vents défavorables au deuxième trimestre 2017. Un ralentissement saisonnier, une croissance de la flotte mondiale avec des livraisons de navires-citernes neufs, la baisse de la production des pays membres de l’OPEP ont pesé sur les taux de fret ».
Optimiste pour l’avenir
Dans leurs rapports respectifs sur leurs résultats publiés en août, les deux compagnies partagent la même analyse pour le marché du transport de brut au troisième trimestre au cours duquel les taux vont continuer à diminuer, « ce qui est normal car c’est la période de l’année où la demande est la plus faible », avant de rebondir entre septembre et décembre.
Elles partagent également un même optimisme pour 2018. Teekay Tankers « s’attend à un ralentissement important de la croissance de la flotte mondiale de navires-citernes conjugués à de meilleurs fondamentaux du marché pétrolier » et prédit une reprise des taux de fret à partir du deuxième semestre 2018. Pour Frontline Ltd: « La croissance de la demande en tonnes-kilomètres suggère que le marché actuel du transport de brut ne souffre pas d’une faible demande mais plutôt d’une hausse excessive de l’offre qui s’est produite au cours des 18 derniers mois ». Frontline Ltd « croit que le marché va commencer à s’améliorer dès 2018 au cours de laquelle le rythme des livraisons de nouveaux navires de construction devrait ralentir et le déchirage s’accélérer ». Selon Frontline Ltd, près de 110 VLCC construits en 2000 ou antérieurement continuent à être utilisés, soit un nombre approximativement égal aux VLCC dénombrés dans les carnets de commande entre 2017 et 2019. Frontline Ltd apparaît certaine qu’à un certain moment, les VLCC les plus anciens vont sortir de la flotte « sous l’action conjuguée de la faiblesse ponctuelle du marché et de l’augmentation de la valeur du déchirage des navires-citernes, en hausse d’environ 50 % par rapport à l’année précédente ».
Des projets de fusion
L’un des faits marquant du premier semestre 2017 pour les compagnies actives dans le transport de brut est aussi l’annonce de projets de fusion-acquisition.
Teekay Tankers a annoncé le 31 mai 2017 une fusion par échange d’actions avec Tanker Investments Ltd. (TIL) dont elle détient actuellement plus de 11 % du capital. La fusion devrait être finalisée au cours du quatrième trimestre. La flotte de TIL comprend 10 Suezmax, 6 Aframax et 2 LR2. Une fois la fusion effective, la flotte de Teekay Tankers comptera un total de 62 navires-citernes soit 30 Suezmax, 22 Aframax, 9 LR2 et 1 VLCC détenu à 50 %.
Le 23 mars 2017, BW Group Ltd et DHT Holdings Inc. ont fait part conjointement de l’acquisition de la flotte VLCC du groupe BW par DHT, soit 11 VLCC, dont 2 en commande. Comme prévu, cette opération a été finalisée le 23 juin 2017 et permet à BW Group Ltd de détenir environ 33,5 % du capital de DHT et de nommer deux administrateurs au conseil d’administration de DHT. Toutes les tentatives de Frontline Ltd pour s’opposer à cette opération ont été défaites par les juges. DHT dispose désormais d’une flotte de 30 VLCC, donc 4 en construction dans les chantiers pour lesquels la livraison est prévue en 2018, et 2 Aframax.
Ces fusions-acquisitions permettent aux acquéreurs d’augmenter leur flotte dans un moment opportun du marché, de mettre en place des synergies, de réduire leurs coûts de fonctionnement, d’augmenter leurs bénéfices, d’améliorer leur rentabilité, de proposer un meilleur service à leurs clients.
35 VLCC et 36 Suezmax
Selon Frontline Ltd, c’est le nombre de ces navires sortis des chantiers à fin juin 2017. 18 VLCC et 24 Suezmax devraient encore rejoindre la flotte mondiale d’ici fin décembre. Soit un total de 53 VLCC et 60 Suezmaz supplémentaires en 2017.
Un nouveau terminal à Anvers
Début septembre à Anvers, a eu lieu la pose de la première pierre du futur Totseanergy Terminal, projet qui résulte d’un joint-venture entre Totsa Total Oil Trading SA (49 %) et Sea-Tank Terminal du groupe Sea-Invest (51 %). Ce nouveau terminal est située en bordure du bassin de la Hanse sur 17 ha, précédemment occupé par Independent Maritime Terminal, repris par Sea-Invest, transféré à la darse Delwaide et opérant sous le nom d’Antwerp Container Terminal (ACT). La future installation représente un investissement de 100 M€. Elle jouxte les installations de Sea-Tank Terminal, un vaste parc de citernes d’une capacité de 860 000 m3 auquel Total a recours pour sa raffinerie anversoise. Une première phase couvrivra un quart de la superficie avec 8 réservoirs de 20 000 m3. A cela s’ajoute la construction de trois jetées dans le bassin pour navires de mer et barges. De son côté, le port va adapter le quai pour permettre la réception de tankers jusqu’à 150 000 t.dw. Le site sera relié par un pipeline, qui passera sous le bassin de la Hanse (- 30 m), à la raffinerie de Total. Ainsi les divers produits pourront transiter dans les deux sens. Selon Thomas Waymel, pdg de Totsa, ce projet prioritaire pour le groupe renforce la flexibilité opérationnelle de la raffinerie, tant à l’importation qu’à l’exportation, consolide les activités d’approvisionnement et de trading dans la zone ARA. Cela renforce la position stratégique d’Anvers pour le groupe Total, dont l’activité pétrochimique constitue la plus grande plate-forme industrielle en Europe.