Dix compagnies maritimes de cinq pays ont été reconnues coupables d’entente illicite sur les prix du transport de voitures avec la Corée par la South Korea Fair Trade Commission, l’Autorité de la Concurrence coréenne. Une décision qui s’inscrit dans la même veine que d’autres pays.
Les dix armements visés par la décision de l’autorité de la concurrence coréenne viennent de tous les horizons. Les japonaises Nippon Yusen Kabushiki Kaisha (NYK), Mitsui O.S.K. Lines (MOL), Kawasaki Kisen Kaisha (KL), Nissan Motor Car Carrier Co. (NMCC), Estern Car Liner, les norvégiennes Wallenius Wilhelmsen Logistics (WWL) et Hoegh Autoliners, la chilienne Compania Sudamericana de Vapores S.A. et la sud coréenne Eukor Car Carriers sont visées par l’autorité de la concurrence pour s’être entendues sur les taux de fret de 2002 à 2012 sur le transport des voitures neuves de quinze constructeurs, les coréens GM (ex Daewoo) et Renault Samsung ainsi que Fiat, Volvo, BMW, Daimler, Volkswagen, Porsche, Audi, Ford, Chrysler, Hino and Toyota. Les compagnies incriminées s’étaient mises d’accord pour se partager les liaisons en figeant les positions à ce qu’elles étaient le 26 août 2002 quand s’est tenue une réunion de hauts responsables de chacune. Dès lors, lorsqu’un constructeur automobile faisait un appel d’offre, les compagnies autres que celle détenant le marché n’y répondaient pas ou alors faisaient une proposition d’un prix bien supérieur.
Par ailleurs, l’armateur israélien Zim a été épinglé pour s’être entendu de mars 2008 à octobre 2011 avec le japonais NYK pour se partager les exportations de voitures Hyundai vers Israël à un tarif fixe. Accord qui leur a permis une surfacturation de 100 $ par véhicule.
La FTC a donc décidé de renvoyer devant la justice tous les protagonistes à l’exception de Zim et Hoegh, cette dernière échappant également à toute sanction financière au motif qu’elle n’aurait tiré aucun profit de l’arrangement. Les autres compagnies écopent quant à elles d’amendes allant de 91 000 € à 12,6 M€ pour un montant total de 32 M€. La plus lourdement frappée avec 12,6 M€, MOL a toutefois annoncé qu’elle en serait exemptée, tout comme sa filiale Nissan, car la FTC leur fera bénéficier de son programme de clémence pour avoir coopéré durant l’enquête. Sanctionné à hauteur de 9,5 M€, K Line a également déclaré espérer une réduction de l’amende pour la même raison.
Dernière en date, la décision de la commission de la concurrence coréenne vient s’inscrire dans un historique qui remonte à une vingtaine d’années. Les premières investigations sur les ententes entre les opérateurs rouliers remontent au début des années 2000. Persuadé d’ententes entre des armateurs, le Department of justice des États-Unis a mené une enquête sur des soupçons d’entente entre 1997 et 2012 entre plusieurs opérateurs dont NYK, K Line, MOL et le groupe chilien CSAV. Dès la fin de l’année 2014, les armateurs ont accepté de payer des amendes reconnaissant leur culpabilité. Une décision qui a mis le feu aux poudres. Dès lors, les autorités de la concurrence de plusieurs pays du monde se sont engouffrées dans la brèche. La Chine a condamné Eukor Car Carrier, Wallenius Wilhelmsen, MOL, K Line, CSAV, Eastern Car Liner et Chile Ro-Ro Shipping ont été condamné à payer des amendes entre 24 M Yuan (3,07 M€) et 284 M Yuan (36,3 M€). Et le feu s’est dispersé. Au Chili en 2015, les armements japonais ont été condamné à une amende globale de 75 M$. La même année, un des responsables de K Line a plaidé coupable d’ententes devant une cour de justice américaine et s’est vu condamné à 18 mois de prison. L’affaire prend alors un nouveau tournant et c’est au tour de l’Afrique du sud de mener l’enquête tout en tournant toujours autour des mêmes opérateurs. La sanction est tombée. Les principaux armements opérant des trafics entre le Japon et l’Afrique du sud se sont vus signifiés une décision de condamnation. L’Australie et le Japon ont imité les autres pays en condamnant les armements. Plus proche de nous, en juin 2017, le Mexique a reproché aux trois armements japonais, NYK, K Line et MOL, et à Wallenius Wilhelmsen pour ententes sur les dessertes des ports mexicains au départ des États-Unis et d’Europe. Dans ce déferlement d’amendes, l’Union européenne et le Canada sont toujours en cours d’une enquête devant mener à une condamnation. Et à chaque fois les mêmes noms reviennent inéluctablement: NYK, K Line, MOL, CSAV et Wallenius Wilhelmsen Logistics. Au final, les amendes auront coûté aux armateurs des sommes pouvant aller, parfois, jusqu’à un an de chiffre d’affaires.
265,7 M$
C’est le montant actuellement cumulé des amendes infligées par les différentes autorités de concurrence dans le monde.
Depuis la FMC aux États-Unis à la FTC en Corée en passant par le Brésil, le Chili, la Chine ou l’Afrique du Sud, le montant se réparti entre les différents armements visés. De nouvelles sanctions par la FMC et l’Union européenne sont attendues dans les prochaines semaines.
P&O Ferries afficheun record aupremier semestre
P&O Ferries a réalisé un trafic record sur le premier semestre. Avec 710 813 camions transportés, l’armement britannique enregistre une croissance de 10,4 % par rapport à l’année dernière. Ces résultats démontrent de la « bonne tenue de l’économie britannique, a souligné Jannette Bell, directrice générale de P&O Ferries. Notre division fret croît dans tous les secteurs tant en mer que pour le fret routier et le ferroviaire. » Elle a souligné l’importance croissante du fret routier avec l’Europe de l’est et du centre mais aussi du ferroviaire depuis l’Espagne et le sud de la France.
« Nous nous attendons à ce que les populations croissantes des deux côtés de la Manche continuent à générer des volumes frets élevés dans les années à venir et notre service de porte-à-porte convient parfaitement aux besoins des exportateurs de part et d’autre du continent européen », a déclaré la directrice générale de P&O Ferries. Parmi les marchandises transportées par les camions embarquant sur les ferries de l’armement britannique se retrouvent surtout des fruits, des légumes, de la bière, du vin, des objets manufacturés (et surtout de l’électroménager), des matériaux de construction et des pièces détachées pour l’industrie.