En 2016, le trafic des ports britanniques a enregistré une baisse de 3 % à 484 Mt. Une contre performance qui est principalement liée à une perte de 12 Mt de charbon. Une baisse sur les vracs qui n’a pas pu être compensée par la bonne tenue des trafics conteneurisés. En effet, ceux-ci ont vu leur volume s’accroître de 4 % à 10,2 MEVP. Autre élément positif, le trafic roulier avec les pays membres de l’Union européenne s’est aussi amélioré. Une croissance qui vient souligner, d’après les analystes, les risques d’une chute brutale si un « Brexit » dur devait se profiler.
Le principal port britannique, Grimsby & Immingham, installé sur la Humber, a accusé un repli de 8 % de son trafic à 54,4 Mt. Dans le même temps, le port de Londres enregistre de son côté une croissance de 11 % de son trafic à 50,3 Mt. En franchissant le cap des 50 Mt pour la première fois depuis 2008, le port de la capitale britannique se lance à la poursuite de la pole position pour les années à venir. En troisième place dans ce tiercé, Southampton affiche aussi un résultat annuel en baisse de 4 % à 36 Mt, suivi de près par le port énergétique de Milford Haven, au Pays de Galles, qui voit ses volumes se réduire de 8 % à 34,7 Mt. En cinquième et sixième position, Liverpool gagne 2 % et affiche un volume global de 31,9 Mt et Felixstowe, avec 28,2 Mt, en hausse de 1 %, se place au sixième rang.
Au cours de cette année 2016, le plus grand perdant des ports britanniques a été celui de Tees & Hartlepool. Avec un retrait de 25 % de son trafic à 26,8 Mt, le port du nord est de l’Angleterre a fait les frais d’une baisse de la production d’acier et de la fin programmée de la centrale thermique dans la région. Les trafics de charbon et d’autres matières premières ont lourdement chuté.
Du côté des conteneurs, le port de Felixstowe reste la principale porte d’entrée avec un trafic de 4 % MEVP et une baisse de 0,7 %. En deuxième place vient celui de Southampton qui a gagné 4 % à 2 MEVP, encore loin de son rival du Suffolk. Pour clore le tiercé de tête de la conteneurisation anglaise, Londres voit son trafic progresser de 26 % à 1,5 MEVP, Liverpool gagne 7 % à 700 000 EVP et Tees & Hartlepool termine ce quinté avec une hausse de 6 % à 0,4 MEVP. La bonne progression du port de Londres vient de la mise en service du London Gateway, géré par DP World qui ne cesse de voir ses volumes croître par de nouvelles lignes mais qui se décline aussi sur le port voisin de Tilbury.
La filière Ro-Ro est aussi en progression. Avec une hausse de 3 % à 18,2 M d’unités. Ensemble avec les flux de voitures neuves et les conteneurs, le nombre de marchandises unitisées a augmenté de 2 % à 24,1 M d’unités. Pour les marchandises diverses, c’est la quatrième année consécutive de croissance dans les ports anglais. « Les chiffres démontrent l’importance du trafic unitisé pour l’économie du Royaume-Uni et plus particulièrement pour le roulier en colis lourds avec les pays européens », a souligné le président de l’Association britannique des ports, Richard Ballantyne. Il a souhaité que les négociations dans le cadre du Brexit doivent rechercher à maintenir les avantages de l’Union douanière européenne et chercher à « éviter les interventions aux frontières, la congestion portuaire et les délais pour les trafics rouliers ». Les principaux partenaires commerciaux de la Grande-Bretagne pour les trafics maritimes imports sont en premier lieu les Pays-Bas avec 31,5 Mt, suivis par la Norvège (29,1 Mt), la France (20,8 Mt), la Belgique (14,7 Mt) et les États-Unis (11,5 Mt). Quant aux exportations britanniques, elles ont principalement pour destination les Pays-Bas (29,7 Mt), la France (15,9 Mt), la Chine (11,4 Mt), la Belgique (11,4 Mt) et la République d’Irlande (9,6 Mt). Déclinés sur les ports, les principaux points d’entrée et de sortie avec les pays membres de l’Union européenne sont Grimsby & Immingham, Douvres, Londres et Forth. Le port de Douvres risque d’être celui qui sera le plus marqué si une sortie dure du Brexit se fera en raison de sa position comme le plus grand port européen de trafic routier avec le continent.
