« Les capacités nautiques du terminal du Verdon, port en eaux profondes, et ses vastes disponibilités foncières (100 ha) confortent le port de Bordeaux dans sa volonté de développer au Verdon de nouvelles activités industrielles et logistiques (vracs industriels et énergétiques, logistique », peut-on lire dans le règlement de consultation du nouvel appel à candidatures, émis le 7 juillet par le Grand port maritime de Bordeaux. Désireux de tourner la page d’Europorte, ex-candidat à l’exploitation du Verdon qui s’est retiré du projet en mai 2016, le GPMB anticipe l’après-mars 2018, date de la fin de la convention de mise en régie. En quête d’un nouvel exploitant sur le long terme, il rappelle les points forts de ce terminal situé à la pointe de l’estuaire: un quai de 552 m de long, un tirant d’eau de 12,5 m, un embranchement ferroviaire, une zone franche douanière et fiscale… mais aussi son potentiel pour développer du trafic conteneurs. « Les estimations faites dans le cadre des études préalables au TCSO (Terminal à conteneurs du Sud-Ouest) évaluent un potentiel global de 440 000 EVP pleins sur l’ensemble de l’hinterland ciblé (données statistiques douanières 2014). Le trafic cible du TCSO en 2025 est évalué entre 110 000 EVP et 175 000 EVP », indique ainsi l’appel à concurrence.
Quatre ans de déboires
Relancer le Verdon apparaît comme une nécessité pour le port: son trafic conteneur, qui a triplé ces 20 dernières années et ne cessait de progresser avant 2013, n’atteint désormais que 57 000 EVP en moyenne par an. Depuis la fermeture du Verdon, près de 15 % du trafic s’est volatilisé, démontrant les limites d’accueil de Bassens. Pour rappel, la dégradation de l’outillage avait entraîné l’arrêt du Verdon début 2013, obligeant l’opérateur MSC à rapatrier son trafic sur Bassens aux côtés de CMA CGM. En janvier 2015, la désignation d’Europorte avait dès lors lancé le projet d’un grand hub au Verdon centralisant la totalité des trafics conteneurs du port et desservi par des navettes ferroviaires régulières. Au moment de démarrer les opérations en mai 2016, Europorte a fait machine arrière. Depuis l’automne, la décision d’opter pour une mise en régie confiée au manutentionnaire SMPA (Société de manutention portuaire d’Aquitaine), sous-traitant à l’origine d’Europorte pour la partie exploitation du terminal du Verdon et investisseur pour 10 M€ dans l’achat de portiques et autres outillages au Verdon, a de même échoué (voir encadré).
Un appel à candidatures plus ouvert
Dans ce nouvel appel à concurrence qui se clôture fin septembre, le GPMB se montre plus souple. Pour Julien Bas, co-président de l’Union maritime et portuaire de Bordeaux, « ce qui était proposé avant avait sans doute peu de sens économique, ce qui peut expliquer l’échec du projet. Ce nouvel appel à concurrence est moins directif que le précédent et laisse davantage de latitude aux candidats. C’est une bonne chose plutôt que de chercher à le faire entrer dans un cadre. L’UMPB est pour. À condition que cela se fasse sans pénaliser les autres terminaux ».