Une entreprise de construction navale, des aciéries, des usines de voitures électriques: c’est ainsi que l’entrepreneur Eike Batista, à l’origine du port d’Açu, avait initialement imaginé cet ambitieux complexe portuaire. Mais depuis l’effondrement de son groupe EBX en 2013 et la reprise d’Açu par Prumo Logística, les objectifs ont changé.
Selon les données de l’Antaq (Agence nationale des transports par voie d’eau), le port a transporté 8,6 millions de tonnes de minerai au premier semestre 2017 (+ 31 % par rapport au premier semestre 2016). Le trafic est encore limité, car la capacité de production minière d’Anglo American (son principal client dans le secteur, installé dans l’État du Minas Gerais), est encore faible. Quand l’activité de ce dernier tournera à plein régime, Açu pourra compter sur un trafic de 26,5 millions de tonnes par an. Une perspective qui devrait placer le port à la quatrième place parmi les terminaux privés du pays.
En parallèle, le port d’Açu s’est concentré sur la production offshore. Situé à 240 km au nord-est de Rio de Janeiro, le port se trouve en effet à proximité des principales zones pétrolières du Brésil, là d’où provient 80 % de la production nationale. Mais aujourd’hui, le port annonce un « changement de profil », selon les termes du président de Prumo Logística, en concentrant la stratégie autour du gaz naturel. Açu a révélé un partenariat avec l’allemand Siemens pour investir dans une usine thermique de 1,3 GW, qui fera partie d’un complexe incluant un terminal d’importation de gaz, négocié avec le britannique BP. Les travaux devraient démarrer début 2018, l’objectif à long terme étant d’attirer autour de ce « hub du gaz » des entreprises pétrochimiques ou productrices d’engrais.