Le port devient un véritable hub pour la logistique d’Airbus

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À partir du 3 octobre, deux nouvelles liaisons maritimes hebdomadaires seront lancées entre Hambourg et le port de Nantes Saint-Nazaire, qui devient un véritable hub pour l’avionneur, au même titre que son homologue allemand. En mai 2018, une ligne mensuelle sera créée entre le hub nazairien et le site d’assemblage américain d’Airbus à Mobile, dans l’Alabama. « Face à l’augmentation des cadences de production sur les lignes d’assemblage pour les programmes monocouloirs A320-A321 et l’A350, les seules rotations des avions cargos Belugas ne suffisent plus à satisfaire la demande de transport. En attendant la mise en service des futurs Belugas XXL attendus pour 2019-2020, nous avions besoin de trouver une nouvelle solution logistique », explique Pierre Vermande, directeur des transports Oversize d’Airbus. « En fait, c’est tout notre schéma de transport que l’on simplifie et que l’on rationalise autour des hubs de Hambourg et de Saint-Nazaire », précise-t-il. Désormais, les liaisons entre les sites de production européens s’articuleront autour de quatre navires au lieu de trois. « Le Ville-de-Bordeaux, précédemment exploité en Méditerranée, va être basculé sur le Nord pour opérer les liaisons hebdomadaires entre Montoir/Saint-Nazaire et Hambourg, au côté du City-of-Hamburg, sur la ligne Airbus North Milk Run. En plus, nous avons armé le Spirit-of-Montoir pour intervenir pendant trois ans, à partir de septembre, sur le bassin méditerranéen, notamment sur la Tunisie et l’Italie, sur une ligne baptisée Airbus Milk Run Med. Et enfin, le Ciudad-of-Cadix assurera une rotation au départ de Bristol/Portbury et Broughton/Mostyn où sont chargées respectivement les ailes de l’A400M et de l’A380 à destination de Saint-Nazaire pour l’A400M et Bordeaux/Pauillac pour l’A380. On intensifie globalement le service maritime », détaille Jean-Louis Cadoret, directeur général de LD Seaplane, gestionnaire des transports Airbus depuis 2004. Une logique qui fait de Nantes-Saint-Nazaire une plaque tournante de l’acheminement des composants entrant dans la fabrication des A320, A321, A330, A350 et A380.

Optimiser les coûts de transport

« Les productions espagnoles et françaises seront préacheminées à Saint-Nazaire. Celles de Grande-Bretagne et d’Allemagne seront collectées à Hambourg avant d’être transportées à Saint-Nazaire où seront rassemblés tous les composants (fuselages, ailes, dérives, voilures…) devant être expédiés sur le site d’assemblage américain d’Airbus de Mobile. On a cherché à raccourcir les distances de pré-acheminement », précise Pierre Vermande. L’augmentation des cadences justifiant la création d’une ligne mensuelle en propre à partir de mai 2018, avec un départ tous les mois. « Nous utiliserons un navire roulier qui permettra de transporter l’équivalent de quatre avions à bord au lieu de deux jusqu’ici », dit-il. Sans impact industriel, l’optimisation des cycles de pré-acheminements va permettre de réduire les coûts de transport vers les États-Unis et de rationaliser la solution de transport. Pour Airbus, l’investissement atteindrait plusieurs millions d’euros par an, principalement pour l’affrêtement de navires. Devenues légitimes au regard des cadences demandées, ces lignes régulières doivent favoriser l’accueil de trafic tiers. « À nous de trouver du fret additionnel qui se combine avec les plannings Airbus et les contraintes liés à la forte valeur ajoutée de la marchandise transportée. Aussi, nous avons développé une activité commerciale qui, au regard des exigences de stabilité des plannings et de fiabilité des navires en parfait état, font de ce mode de transport un outil qui répond aux exigences des produits industriels », indique Jean-Louis Cadoret, qui dit disposer d’une visibilité d’un an sur la disponibilité des navires. Quand les navires ne sont pas utilisés pour ramener des outillages ayant servi aux transports des composants d’Airbus, les capacités peuvent atteindre jusqu’à 50 % des volumes du navire. « C’est un gros vecteur de productivité et d’économie pour Airbus, qui peut ainsi réduire ses coûts de transport de façon significative », observe le dirigeant de LD Seaplane. Et offrir à Nantes Saint-Nazaire Port de nouvelles perspectives de développement. « Avoir deux connexions hebdomadaires vers Hambourg avec la possibilité d’embarquer des trafics tiers nous ouvre les portes des ports du nord de l’Europe où nous n’étions pas présents. Et là, ça change tout », se félicite Jean-Baptiste Goüin, directeur de la relation clients de Nantes Saint-Nazaire Port.

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