Tout récemment, un navire chinois a amené à Anvers quatre portiques à conteneurs de dernière génération. Deux étaient destinés à compléter le parc de MPET (MSC/PSA European Terminal) au Deurganckdok, qui à la fin de l’année alignera 41 portiques opérationnels, dont 32 sur toute la longueur d’un versant et neuf sur les 900 m que le manutentionnaire détient provisoirement sur l’autre versant de cette grande darse à marée. Sur ce même versant, le terminal d’Antwerp Gateway, qui doit encore réceptionner deux portiques, en alignera 11 à la fin de l’année. Quant aux deux autres portiques amenés de Chine, ils étaient destinés au Noordzeeterminal de PSA qui en comptera 12. Son autre terminal à marée, Europa Terminal, aligne neuf portiques. Dans l’ensemble, les quatre terminaux à marée du port disposeront de 73 portiques, dont 52 au Deurganckdok.
La congestion n’a pas disparu
Ceci étant, la congestion qui s’est manifestée au Deurganckdok n’a pas disparu. Elle est moins sensible chez MPET qui doit néanmoins tenir compte de l’arrivée de navires de plus en plus grands. Le 9 juin, le Madrid-Mærsk, de 20 568 EVP (un nouveau record pour Anvers), a fait une escale au cours de laquelle 6 890 conteneurs ont été manutentionnés, dont 3 000 au déchargement, le reste au chargement. Six portiques ont été alignés. Trois cents dockers ont été impliqués sur 48 heures.
Les problèmes de congestion sont plus sérieux chez Antwerp Gateway. Ce dernier manutentionnaire pratique une politique tarifaire assez audacieuse. Il a ainsi attiré vers son site deux services impliquant Hapag-Lloyd, ce qui se traduit par un surcroît de trafic de plus de 200 000 EVP (maritime et fluvial). Il y a un manque d’équipes pour la desserte des barges. Ajoutons à cela le fait qu’en dépit de l’annonce spectaculaire faite il y a quelques semaines d’une ouverture des terminaux 24h sur 24, l’opération ne donne guère de résultat. Les entreprises de l’hinterland ne travaillent pas la nuit, de même que les rémunérations des camionneurs pour travail de nuit sont élevées.
Un terminal fluvial en quête de trafic
PSA a décidé de relancer un terminal fluvial qui se situe dans la prolongation du grand terminal à marée Noordzeeterminal, dont le quai débouche en fin de parcours sur l’entrée de ladite écluse. Ce terminal fluvial se trouve donc dans le port, en bordure du bassin canal B3. Position idéale, car l’installation se trouve pratiquement à l’entrée de la liaison fluviale Escaut-Rhin, qui mène à Rotterdam et vers le Rhin. PSA a investi en réaménageant le site, équipé d’une grue mobile. L’installation peut également desservir l’autre terminal à marée, Europa terminal, les camions n’ayant qu’à passer les ponts pour franchir les écluses de Zandvliet et Berendrecht. Pour l’instant, les barges ne sont guère nombreuses à se présenter. L’explication de ce désintérêt réside peut-être dans la faiblesse du trafic par rapport aux grands volumes traités rive gauche, au Deurganckdok.