Les énormes gisements de gaz, de fer et de manganèse boliviens apportent au pays richesse… et frustration. L’enclavement de la Bolivie complexifie les exportations et rend les investisseurs étrangers frileux. Jusqu’à présent, une partie des exportations passait par les ports du nord du Chili. Mais les relations entre les deux pays se sont sérieusement détériorées ces dernières années, depuis que la Bolivie réclame son propre accès à la mer, que le Chili lui refuse. L’affaire a été portée devant la Cour internationale de justice de La Haye.
Trouver d’autres voies de sortie
En attendant le dénouement, la Bolivie cherche d’autres voies de sortie, côté Atlantique plutôt que Pacifique. Tout comme le Paraguay, confronté au même problème d’enclavement. Ils ont été rejoints dans leurs réflexions par d’autres pays d’Amérique du Sud, Chili, Pérou, Brésil et Argentine, tous engagés à des degrés divers dans des projets de couloir bi-océanique. Plusieurs sont à l’étude, l’un reliant le Pérou au Brésil, un autre, porté par le Chili, laissant la Bolivie et le Pérou à l’écart. Ce qui a provoqué une nouvelle réaction des présidents des deux pays les plus concernés, Bolivie et Paraguay, qui ont décidé de lancer eux-mêmes les études de faisabilité du couloir qui passerait par leurs deux pays.
Quel que soit le tracé qui sera choisi, le couloir prévoit une voie ferroviaire sur 1 800 km environ qui sera connectée au réseau existant au Brésil. Il reliera les deux côtes océaniques en trois jours, quand il en faut treize par la mer et le Cap Horn. Mais les trains devront aussi franchir les Andes, dont les altitudes culminent, dans cette région, entre 4 000 m et 6 000 m.