Les chiffres, présentés lors de la Bourse des produits agricoles, sont à l’avenant, avec une baisse de 37 % par rapport à l’année précédente, et 2 Mt chargées contre 3,1 Mt. La Socomac, Groupe Soufflet, a un peu mieux résisté avec une baisse de ses chargements de « seulement » 20 % à 1,3 Mt. Le grand absent de la campagne est le maïs, parti vers les amidonneries du nord de la France qui ont eu du mal à se fournir localement. Quant aux blés et aux orges, les volumes sont en forte baisse (-40 %) du fait d’une météo peu propice, et la qualité n’est pas non plus au rendez-vous. « Le grain était petit, avec un taux d’extraction en baisse, a observé Jean-François Lépy, directeur général de Soufflet Négoce. Ça a compliqué le business. » La Chine, première destination en 2015-2016, a laissé sa place à l’Algérie, suivie par l’Égypte, en très forte hausse, et l’Arabie Saoudite. En revanche l’Afrique de l’Ouest, pourtant cliente traditionnelle du port rochelais, lui a fait des infidélités pour aller se fournir autour de la mer Noire. Quant à la prochaine campagne, « pour les céréales d’hiver, les jeux sont faits, a indiqué Jean-François Lépy. Nous devrions avoir une bonne récolte, nous espérons la qualité. » Mais si l’hinterland de La Rochelle est désormais à l’abri, il reste inquiet pour le nord de la Loire dont les moissons sont plus tardives. « Et si le temps reste chaud, maïs et tournesol vont commencer à souffrir. »
Problèmes de compétitivité
Il regrette les problèmes de compétitivité que rencontrent aujourd’hui les céréales françaises. « Les producteurs français doivent faire face à la concurrence intense de la mer Noire, a-t-il constaté. Cela pose question quant à la pérennité de l’agriculture française et au maintien des exportations. » Il plaide notamment pour une hausse du taux de protéine des blés, qui atteint péniblement 11,5 aujourd’hui. « Les blés français sont de plus en plus souvent considérés comme des blés fourragers », regrette Jean-François Lépy. Il faudrait faire monter le taux de protéine à 12 pour rester concurrentiel.
