L’effet du Dry Bulk Index tarde à venir

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Après une fin d’année 2016 en hausse, le premier trimestre a confirmé les bonnes tendances. Les principaux indices du Baltic ont enregistré de bons résultats. Seul le mois de février, en raison des fêtes du Nouvel an chinois, a stoppé cette progression. Dès le mois de mars, la tendance de hausse a repris. Pour les analystes, la consommation chinoise en acier a été encore une fois le moteur pour une grande majorité des navires. Ainsi, entre le 18 février, date du creux de la vague lié au Nouvel an chinois, et le 31 mars, l’indice Baltic Capesize, concernant les Capesize, a été multiplié par quatre. Et pour les autres catégories de navires, les indices ont enregistré entre ces deux dates des hausses de plus de 50 %. Dès le mois de mars, la demande en minerai de fer depuis le Brésil a dopé une grande partie du marché. Même si les fêtes du carnaval ont quelque peu ralenti l’activité pendant une semaine, le Brésil a porté le marché pendant les premières semaines de l’année. Pour les Panamax, la campagne céréalière de la côte Est de l’Amérique du Sud a redonné du dynamisme à cette catégorie. Dès la fin du trimestre, les analystes du courtier Fearnleys se sont montrés optimistes pour les prochains mois dans les deux hémisphères.

Des avis divergents

Dans ce contexte de retour, que s’est-il passé du côté des armements? Les avis divergent en fonction des compagnies, mais globalement, si les armateurs ont pu fixer des navires à des taux plus intéressants sur le premier trimestre, cela ne s’est pas encore répercuté dans les comptes financiers. Ainsi, Pacific Basin constate que les navires Handysize et Supramax ont pu être affrétés aux alentours de 6 300 $/j pour les premiers et de 7 760 $/j pour les seconds. « Des taux légèrement en baisse par rapport au dernier trimestre de 2016, mais en forte progression par rapport au premier trimestre 2016 », indique le rapport trimestriel de l’armement. Et pour confirmer le retour à une meilleure santé, à la fin du trimestre, les taux de fret dans le Pacifique ont atteint des niveaux records par rapport aux deux dernières années. Norden fait la même analyse. La remontée des taux de fret est indéniable sur les premiers mois, mais avec néanmoins un report dans les comptes. « Nous n’avons pas bénéficié de l’amélioration des taux de fret sur les premiers mois de l’année, mais cette remontée a augmenté la valeur de nos actifs », a souligné Jan Rindbo, p.-d.g. de Norden, lors de la communication des résultats. En effet, les taux de fret des Supramax se sont établis à 8 171 $/j, soit une augmentation de 115 % par rapport au trimestre précédent. Pour les Panamax, cette progression a été de 170 % à 8 285 $/j. La politique chinoise sur les approvisionnements en charbon a permis ces augmentations pour le groupe danois. En revenant sur le marché international pour le charbon thermique, la Chine a donné un nouveau coup de fouet au marché. En outre, d’autres pays asiatiques à l’image de la Corée, de la Malaisie et des Philippines ont aussi fait leur retour sur ce marché international. Ce sont les dépenses pour les voyages qui ont plombé les comptes. La hausse du prix des soutes a considérablement pesé sur les résultats. Les frais des voyages ont augmenté de 66 % entre les deux trimestres de 2017 et 2016.

La division Dry Bulk de NYK voit son année fiscale (du 1er avril au 31 mars) se terminer sur un chiffre en baisse en raison des premiers mois difficiles. Pour le groupe japonais, la surcapacité a encore joué et le groupe a dû faire face à des voyages sur ballast pour acheminer ces navires vers les zones de demande. Néanmoins, au cours de l’année, la hausse de la demande notamment sur les minerais de fer et les céréales ont permis d’éviter le pire. Dans son rapport annuel, NYK annonce s’atteler à minimiser dans les prochaines semaines le nombre de voyages sur ballast pour profiter à plein de la hausse récente des taux de fret.

Pour les prochains mois, le marché devrait continuer sur sa lancée de croissance, d’après les analystes. Néanmoins, la baisse du nombre de navires envoyés au déchirage et l’arrivée de nouvelles commandes pourraient encore une fois alimenter la surcapacité endémique.

Le chiffre clé

1 %

C’est l’estimation faite par le consultant britannique Drewry de l’augmentation de la flotte des vraquiers dans les cinq prochaines années.

Avec la différence entre les entrées de navire et les navires qui pourraient être envoyés au déchirage, la flotte des vraquiers ne devrait pas augmenter de plus de 1 %, selon les dernières analyses de Drewry. Dans le même temps, la demande devrait croître de 3 % en tonnes-miles, ce qui aura pour effet de réduire en partie la surcapacité.

 

Cyclone Debbie: -5 % du trafic mondial de charbon

Le cyclone Debbie, qui a touché le Queensland en Australie au mois de mars, aura des conséquences importantes pour le marché du charbon. Il s’agit du plus violent depuis 2011. Si, il y a six ans, le cyclone Yasi a endommagé de nombreuses mines, Debbie a pour sa part eu peu d’impact sur ces dernières. Une semaine après son passage, elles ont pu ouvrir de nouveau. En revanche, la tornade de mars a détruit de nombreuses liaisons ferroviaires qui relient les mines vers les ports de Darymple Bay et Hay Point. Ainsi, l’opérateur ferroviaire Goonyella, qui traite environ 129 Mt/an, prévoit que son année fiscale, qui se termine le 30 juin, enregistrera une diminution de 12 Mt, soit 10 % de son trafic annuel, en raison de l’arrêt pendant cinq semaines de son réseau. Plus grave, c’est toute la chaîne logistique australienne et donc les exportations de charbon thermique qui pourraient en pâtir. Au total, selon les analystes de Clarksons, ce sont 5 % des trafics mondiaux maritimes de charbon, soit 13 Mt, qui pourraient ne pas accéder aux ports. Les autres producteurs, notamment les États-Unis et la Russie, tentent de prendre position pour pallier les difficultés australiennes.

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