Italie: la réforme portuaire suscite de nombreuses critiques

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Au moins sept ports n’ont toujours pas de président, les comités portuaires ne sont pas encore constitués et le système de regroupement introduit par la réforme pour diminuer le nombre total d’autorités portuaires afin de simplifier le panorama a suscité la grogne des ports placés sous tutelle. Enfin, les organismes mixtes qui représentent les investisseurs privés et publics et devraient s’occuper des dossiers sur les éventuels partenariats n’ont toujours pas été formés. Un peu plus de six mois après l’introduction de la réforme qui devait remodeler le panorama portuaire italien selon Graziano Delrio, ministre des Infrastructures et des Transports, le monde maritime est en colère. Pour Federagenti, la fédération des agents et des courtiers maritimes, la réforme introduite à l’automne par le gouvernement d’unité nationale ne fonctionne pas. Le nouveau dispositif devait déboucher sur une réorganisation, une rationalisation et une simplification du système portuaires. Mais pour l’heure, tout a changé pour que rien ne change, accusent les agents maritimes en colère. « Il leur aura fallu dix ans pour peaufiner et introduire la réforme, il est à souhaiter qu’il ne leur faudra pas dix autres années pour que la réforme soit appliquée et que les choses changent, dans le bon sens bien sûr », ironise Gian Enzo Duci, président de Federagenti.

Un constat sévère

Le constat brossé par Federagenti est sévère. « Au niveau national, sept ports sont encore sans président. De plus, il semblerait que les critères de sélection soient comme par le passé purement politiques, alors que les candidats devraient être choisis sur la base de leurs bagages professionnels et non pas sur leur entregent », assène Gian Enzo Duci. De fait, aucune décision n’a été prise en ce qui concerne la nomination des présidents des systèmes d’autorités portuaires importants (le nouveau nom donné aux autorités portuaires) comme Bari, Gioia Tauro, Augusta et Palerme, en Sicile. En ce qui concerne Palerme, toutefois, l’ancien président d’Assoporti (l’association des autorités portuaires), Pasqualino Monti, est dans les starting-blocks. Mais selon la rumeur, sa nomination serait bloquée pour le moment par le gouverneur de la région sicilienne, Rosario Crocetta, qui reprocherait à Mario Monti de ne pas être d’origine sicilienne!

La Fédération reproche aussi au ministre des Transports et des Infrastructures de ne pas avoir débloqué les nominations à la tête des comités de gestion portuaire. Cet organe, qui ressemble à une sorte de conseil d’administration, a été créé dans le cadre de la réforme portuaire. Il est composé de plusieurs membres, à savoir le président de l’autorité portuaire et les représentants de la Région, de la cité ou se trouve le port et de la capitainerie portuaire. « Les candidats qui ont été testés jusqu’à présent ne sont pas de premier choix d’un point de vue qualité », estime Gian Enzo Duci. Quant aux organismes de partenariat et aux comités nationaux de coordination portuaire, deux autres points clés de la réforme, « là encore la situation est au point mort », assène Federagenti. Alors que faire pour éviter un échec qui aurait des répercussions importantes sur un secteur qui représente 2,7 % du PIB annuel? « Attendre la nomination des présidents manquants, multiplier les pressions pour pousser le ministère à nommer ses représentants au sein des nouveaux organismes, et entre-temps, essayer de boucher les trous en allant de l’avant », conseille sous le manteau un représentant du monde maritime.

Le chiffre clé

7

C’est le nombre de ports italiens actuellement sans président

Une absence que les observateurs du monde portuaire transalpin expliquent par l’aspect politique de ces nominations. Parmi les autorités portuaires sans président se retrouvent Gioia Tauro, Bari, Augusta et Palerme.

Bremer port: 600 emplois supprimés

La situation n’est pas rose au port de Brême. Après l’annonce, fin février, de la suppression d’environ 115 emplois sur 400 chez les chantiers Loyds, c’est au tour de l’Association de gestion du port de Brême (GHBV), un groupement d’employeurs de dockers paritairement cogéré par les patrons de Brême et Bremerhaven et le syndicat Verdi, d’annoncer la suppression de 600 postes de manutentionnaires sur 1 800. Selon la GBHV, ce plan de licenciement est consécutif à une activité déficitaire à hauteur de 300 000 € par mois. L’une des raisons avancées par la GBHV serait la politique suivie par le principal employeur du port, BGL Logistics, qui opte de plus en plus pour le recours à des salariés intérimaires moins chers, placés par des agences privées. L’annonce a créé une grosse émotion dans la ville et les milieux politiques locaux. Suite aux appels du sénateur brêmois pour l’Économie, Martin Günthner, plusieurs entreprises se sont déclarées prêtent à embaucher une partie des travailleurs. BGL, s’est déclaré prête à embaucher 200 travailleurs en CDI et de 100 à 130 autres en CDD. Après un tour de table, d’autres entreprises comme Eurogate vont embaucher 100 dockers supplémentaires. Soit 400 emplois « sauvés » pour l’instant, mais à des conditions de travail et de rémunération moins avantageuses.

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