Une tendance à la baisse mais des perspectives d’avenir

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Olivier Ferrand, le directeur de la stratégie et du développement d’Haropa, le concède: la baisse de 11 % du trafic conventionnel d’Haropa en 2016 s’inscrit dans une tendance structurelle qui se confirme chaque année un peu plus. Le responsable avance une explication principale. Les marchandises diverses sont de plus en plus conteneurisées. « Nous sommes passés de 741 000 t en 2015 à 657 000 t en 2016. À l’échelle d’Haropa, le conventionnel représente une faible part de la totalité de nos flux, à peine 1 % si on le compare aux 87,1 Mt enregistrées en 2016 pour les trafics maritimes. Cela ne veut pas dire pour autant que le conventionnel ne nous intéresse pas, au contraire. D’ailleurs, nous avons fait le choix d’avoir une équipe de commerciaux spécialement dédiés. C’est avant tout un marché de niche à forte valeur ajoutée », analyse le responsable. Olivier Ferrand n’hésite pas à employer le terme « d’épicerie fine » pour évoquer le trafic conventionnel. Il indique qu’il n’y pas de stratégie d’ensemble pour capter de nouveaux flux car chaque segment a ses propres caractéristiques.

En 2016, les produits en sachets font un bond de 36,4 % à 66 000 t. Les produits métallurgiques sont également en augmentation de 8,6 % à 266 000 t. L’année 2016 a notamment été marquée par le rachat de la société SLD (Société lyonnaise de déroulage), basée à Saint-Wandrille, par Van Heyghen Stael. « L’activité de base est le déroulage de coils. Ce rachat va permettre de redynamiser des flux en direction de l’Ile-de-France. »

Le trafic de pâte à papier, lui, diminue de 45 %. Il passe de 246 267 t à 134 213 t. Cette chute s’explique en partie par une restructuration de l’opérateur historique rouennais Euraports. Autre raison avancée par Haropa, là encore la tendance à la conteneurisation. « Ce trafic devrait rebondir en 2017 », espère Olivier Ferrand. Bolloré Port a construit par exemple un entrepôt de 6 000 m2 opérationnel depuis mi-janvier sur son terminal vracs solides de Grand Couronne, entièrement consacré au trafic conventionnel et notamment à la pâte à papier. Le développement de la pâte à papier à Honfleur se confirme également avec le groupe Bolloré qui souhaite toujours capter de nouveaux trafics de pâte.

Les perspectives du Grand Paris

Avec les perspectives du Grand Paris, Haropa mise aussi sur une hausse de trafics comme les granulats qui offrent de bonnes perspectives. « Il faudra approvisionner les chantiers. On parle dans un premier temps de 30 Mt de granulats. Quant aux déblais à évacuer, le chiffre de 40 Mm2 est avancé. Nous mettons tout en place pour que le granulat marin soit un relais de croissance, mais nous restons tributaires du phasage et du calendrier de réalisation des travaux. » Dans cette optique, un projet de recherche et de développement collaboratif baptisé Pegase (Performance granulats axe Seine) a été mis en place. Les résultats de cette étude seront connus en fin d’année. Le projet Ace, autre projet collaboratif, a quant à lui permis d’identifier un marché de niche, celui de la filière des véhicules d’occasion sur lequel Haropa se positionne. Là encore, ce marché pourrait constituer un relais de croissance. En 2016, l’activité roulier dans son ensemble a généré un trafic de 313 000 véhicules, soit une hausse de 5 % par rapport à 2015.

« Il existe aussi un trafic très minoritairement traité en conventionnel, c’est celui des engrais. Il est en croissance. Nous sommes confortés sur les choix d’investissement comme la construction de bacs de stockage à Rouen avec des acteurs comme Beuzelin, Tessenderlo ou Rubis Terminal. »

Pour Haropa, faciliter le passage de la marchandise et bénéficier d’un foncier rapidement disponible sont des priorités. Olivier Ferrand rappelle qu’Haropa Port de Rouen a investi 200 M€ pour approfondir son chenal de navigation. Cet investissement va permettre notamment de développer le trafic de pâte à papier, mais aussi conforter les céréales et les vracs liquides. Pour Olivier Ferrand, la filière des colis lourd donne de bons résultats. Elle nécessite aussi des solutions fluviales. « Nous présentons toujours Haropa comme le système portuaire de l’axe Seine. Par exemple, des colis lourd sont chargés sur le port fluvial de Gron, dans l’Yonne, puis acheminés par le fleuve jusqu’au Havre. » Haropa attend beaucoup de la filière de l’éolien offshore qui doit se mettre en place au Havre. Un protocole d’accord a été signé en décembre entre les ports de l’axe Seine et Adwen, le porteur du projet. Un terrain de 40 ha devrait accueillir des usines d’assemblage. À Rouen, les éoliennes terrestres ont généré en 2016 un trafic de 39 489 t en 2016 contre 33 369 t, soit une hausse de 18,3 %. Haropa constate une bonne émulation entre les opérateurs Euraports, BLP et Katoen Natie.

Conventionnelles. Une filière stratégique pour les ports

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