En 2015, le gouvernement du Costa Rica a adjugé une concession au groupe APM Terminals pour la construction d’un terminal sur le site de Moin, sur la côte Caraïbe. Dès le 19 janvier 2015, les travaux sur le site de Moin ont commencé. Ils doivent s’achever en fin d’année. En janvier 2018, le terminal sera opérationnel.
Situé sur la commune de Limon, le port de Moin est géré par Japdeva (Junta de administracion portuaria y de desarollo economico de la vertiente atlantica, autorité de l’administration portuaire et du développement économique du versant atlantique). Selon les résultats provisoires de 2016, Puerto Limon Moin aurait enregistré une croissance de 9 % de son trafic à 11,4 Mt. Le trafic conteneurisé de l’ensemble portuaire est estimé, pour 2016, aux environs de 1,1 MEVP, soit une progression de 6 %.
En octobre 2014, APM Terminals a été adjudicataire pour créer un nouveau terminal à conteneurs sur le site de Moin. Dès le mois de janvier 2015, le groupe néerlandais a démarré les travaux. Dans le contrat de concession, APM Terminals a été désigné pour concevoir, construire, financer, opérer et assurer la maintenance de ce terminal. La concession s’étale sur 33 ans. Le projet doit se dérouler en trois phases. La première, appelée phase 2A, a démarré en janvier 2015 et devrait être opérationnelle en janvier 2018. Elle comprend une digue de 1 577 m avec un quai de 650 m, un tirant d’eau de 14,5 m. Le terminal disposera de six portiques et de 29 engins de parc. La superficie de ce terminal s’étendra sur 40 ha. Le chenal d’accès à ce terminal acceptera des navires jusqu’à 16 m. Les deux autres phases prévoient d’agrandir ce terminal quand le trafic aura atteint un volume de 1,5 MEVP pour passer à la phase 2B, et de 2,5 MEVP pour passer à la phase 3. Au total, l’investissement consacré par APM Terminals sur ce nouveau terminal est estimé à 1 Md$.
La majorité des exportations dans des conteneurs reefers
Lorsque le groupe néerlandais a remporté la concession de ce terminal, il a misé sur le trafic export du Costa Rica. « Ce pays est le premier exportateur mondial d’ananas, le troisième exportateur de bananes et dispose d’une production de café, de sucre et de viandes. La majorité des exportations costaricaines se réalisent dans des conteneurs sous température réfrigérée. En 2014, le Costa Rica a réalisé un trafic de 300 000 EVP de conteneurs reefers à l’export. Ce volume devrait doubler d’ici à 15 ans. Nous avons donc décidé de consacrer 60 % à 70 % de la capacité de notre terminal à ce type de trafic », explique un document d’APM Terminals. Le directeur général d’APM Terminals au Costa Rica en 2014, Kenneth Waugh, a insisté sur l’adaptation du terminal à ces conditions. « Le futur du transport sous température dirigée se fera avec la conteneurisation. Les plus grands navires dédient une partie de leurs cellules à ce type de conteneurs. Avec des portiques de dernière génération, le terminal de Moin améliorera la sécurité et l’efficacité des opérations tout en respectant l’environnement. Une façon d’attirer encore plus de trafics au Costa Rica et dans le pays. » Pour Oscar Collado, responsable de la communication d’APM Terminals Moin, ce terminal doit s’intégrer dans le nouveau schéma logistique de la région. L’ouverture en juin du nouveau jeu d’écluses du canal de Panama et l’ouverture prochaine du terminal de Moin vont changer l’organisation logistique dans la région. « Avec le canal de Panama, nous attendons l’arrivée de nouveaux services depuis l’Asie qui pourront escaler à notre terminal. D’autre part, ce terminal constituera une halte pour l’exportation de produits vers l’Asie et permettra aux exportateurs costaricains de disposer de liaisons directes vers ce continent avec des grands navires. »
Outre son rôle pour le marché local, APM Terminals souhaite faire de ce terminal la pierre angulaire du développement économique local. « Si le Costa Rica continue d’investir pour améliorer la compétitivité du pays, et notamment en investissant dans la connectivité du terminal avec les pays voisins, il pourrait devenir à terme un nouveau territoire d’investissements avec une zone sous douane pour l’entreposage et la redistribution des marchandises. À terme, le TCM (Terminal Contenedores de Moin) deviendra un hub régional », continue Oscar Collado.
9e
C’est la position du port de Limon et Moin dans le classement des ports conteneurisés d’Amérique centrale.
Un classement selon les chiffres 2015 (ceux de 2016 ne sont pas encore officiellement disponibles) et la base JMM/Isemar. Avec 1 108 573 EVP, le port de Limon et Moin est à une longueur de son rival, San Juan, à Porto Rico. Lazaro Cardenas, au Mexique, vient juste après lui dans notre classement.
Un projet qui fait débat
Dans le port de Limon et Moin, la société Amega (Americas Gateway Development Corporation) a proposé de créer un autre terminal à conteneurs, le Mega Terminal Atlantic (MTA). D’une capacité de 2 MEVP, ce terminal sera dédié à 90 % au transbordement et à hauteur de 10 % au marché local. Né en 2007, ce projet a franchi une nouvelle étape en janvier lorsque le conseil national des concessions du Costa Rica a accordé le droit à la société Amega d’entamer les premières études de faisabilité. Amega dispose de 360 jours pour réaliser l’ensemble de ces études. Ensuite, elles seront présentées au conseil des concessions et pourront déboucher sur un appel d’offres international. Amega prévoit d’investir 15 M$ dans ces études. Pour la société en charge du projet MTA, le nouveau terminal ne viendra pas en concurrence des terminaux actuels ni de celui actuellement en construction par APM Terminals. Dans un entretien avec le journal El Financiero, Kenneth Waugh, d’APM Terminals, indique que le projet Amega ne sera pas forcément un concurrent, « encore qu’il faille que nous ayons tous les éléments. Il pourra être un catalyseur de la nouvelle compétitivité du pays ».