La desserte de Dunkerque est maintenue vu son importance dans les trafics réfrigérés. Cette escale va de pair avec un important contrat d’importation de bananes passé entre, d’une part, le trader et producteur international belge en fruits et légumes Greenyard et l’armement, et d’autre part l’entreprise BNFW du groupe Sea-Invest qui exploite le plus grand terminal reefer avec magasins automatisés, dans la zone portuaire de la rive droite.
Le navire Pointe-des-Colibris, un porte-conteneurs de 2 800 EVP, a fait une première escale le 2 février au terminal de BNFW où il a déchargé 360 conteneurs, dont 50 EQP remplis de bananes de la marque Switie, en provenance du Suriname où Greenyard à des plantations. Le navire a chargé pour le retour 110 conteneurs remplis de fruits et légumes et autre commodités. Selon Hein Deprez, p.-d.g. de Greenyard, ce trafic qui porte sur 50 000 t/an sera progressivement plus que doublé. Le choix d’Anvers en tant que hub, malgré le fait que ce port soit cher et les salaires très élevés, se justifie par l’ensemble des services sur le plan de la chaîne logistique, ce qui se traduit par vitesse, qualité et valeur ajoutée. Le port d’Anvers entre dans la stratégie de ce groupe qui consiste à organiser et centraliser des flux de produits, ceci en fonction d’une mobilité et d’une efficacité au niveau de la distribution.
L’Allemagne, principal marché de Greenyard
Les bananes en question sont destinées à l’ensemble du marché européen, notamment la France et le Benelux. Mais c’est l’Allemagne qui constitue le principal marché de Greenyard. Pour l’instant, la distribution se fait par la route. Toutefois, du côté de BNFW, on étudie la possibilité de renouer avec le rail en combinant une desserte ferroviaire de Greenyard au départ d’Espagne vers le nord de l’Europe. On peut effectivement s’attendre à une expansion des trafics du groupe étant donné qu’il a des plantations dans divers pays, notamment au Brésil (raisin), en Turquie, au Costa Rica. Ce groupe réalise un chiffre d’affaires de 4 Md€ dont 90 % hors de la Belgique.
Selon la direction du port scaldien, CMA CGM est le troisième armement en deux ans, après Mærsk Line et Hamburg Süd, qui opte pour une desserte directe d’Anvers avec des produits périssables. Chaque année, quelque 3 Mt de bananes sont amenées en Europe, dont un tiers via la Méditerranée et le reste pour le Nord, dont 50 % transitent via deux terminaux anversois, dont BNFW. L’année dernière, le port a traité un trafic de 9,02 Mt de périssables en conteneurs et conventionnel, soit une progression de 6,1 %.