Le marché mondial de la conteneurisation portuaire a augmenté de 2,6 %, indique APM Terminals dans sa présentation des résultats pour le troisième trimestre. Le tassement de la croissance de 2015 se confirme en 2016. Une tendance qui se décline parmi les principaux opérateurs de terminaux à conteneurs qui ont publié des résultats pour les trois premiers trimestres de l’année.
Globalement et hormis le groupe allemand HHLA, les manutentionnaires affichent des hausses de trafic. Ainsi, APM Terminals, filiale du groupe Mærsk, a vu ses volumes augmenter de 1,5 % à périmètre constant à 9,5 MEVP. Cette progression est de 7 %, à prendre en compte l’acquisition du groupe espagnol TCB, à Barcelone. Pour la filiale luxembourgeoise du groupe, la situation s’est avérée difficile dans les économies émergentes d’Amérique latine et d’Afrique mais aussi en Europe de l’Ouest qui vit des modifications importantes des dessertes des alliances entre les principaux armateurs. La difficulté vécue dans les pays émergents tient principalement à ceux dont l’économie est avant tout basée sur la production pétrolière. Ainsi, en Angola, les importations ont sévèrement baissé. Quant au Nigeria, les volumes progressent mais faiblement.
Ces contre-performances en Amérique latine, DP World les a aussi subies. Le groupe dubaïote a réalisé une progression globale de 2,3 % à périmètre constant à 21,9 MEVP. « Notre réseau a enregistré une croissance malgré les conditions économiques des pays qui ont basé leur croissance économique sur les ressources naturelles », a expliqué le Sultan Ahmed Bin Sulayem, président de DP World. Et dans les chiffres présentés sur les trois premiers trimestres, ce sont les terminaux australiens et d’Amérique latine qui ont le plus souffert. De plus, les Émirats arabes unis enregistrent aussi une baisse de 6,7 % à 11 MEVP sur les neuf premiers mois.
Lomé et Djibouti en hausse
Les terminaux asiatiques ont été moins marqués par le tassement de la croissance. Ainsi, Cosco Ports, filiale du groupe éponyme, affiche une progression globale de son volume de 3,9 % à 70,2 MEVP. Pris individuellement, les terminaux de Cosco sont à quelques exceptions près en positif. Dalian, Jinzhou, Kao Ming (à Kaoshiung) et Xiamen sortent du lot avec une croissance à deux chiffres. Des terminaux comme celui de Qing-dao, les terminaux de Hong Kong et de Yantian sont en baisse. Dans le groupe chinois, les filiales à l’étranger sont en plein boom. Le Pirée avec 17 % de hausse à 2,6 MEVP, mais aussi le terminal de Zeebrugge avec 236 500 EVP et le terminal en co-entreprise avec PSA à Singapour progressent. Deux terminaux effacent les bonnes performances du groupe Cosco à l’étranger. Celui de Suez qui perd 17 % à 1,9 MEVP et celui de Seattle qui affiche une diminution de 2,4 % à 99 800 EVP. Pour le groupe China Merchants Ports, le trafic total a progressé de 14,2 MEVP à 71,5 MEVP. Les différents établissements du réseau augmentent tant en Chine qu’à l’étranger avec deux ports en baisse: Ningbo et Qingdao. À l’étranger, les opérations de la structure créée avec Terminal Link, société appartenant à CM Ports et MSC, affichent, selon les estimations faites par le groupe, une baisse de 1,3 % à 9,3 MEVP. Autre baisse sur cette division internationale, les opérations au Nigeria sont en retrait de 10,2 % à 313 000 EVP. Lomé et Djibouti sont pour leur part en hausse. Et pour finir sur l’Asie, le groupe PSA, présent en Asie mais aussi en Europe, affiche une diminution de 1,7 % à 25,3 MEVP à fin octobre.
En Europe, le groupe allemand HHLA n’a pas pu compenser des pertes qui ont perturbé les comptes pendant le premier semestre. Avec 4,9 MEVP, HHLA accuse une baisse de 2,1 %. Néanmoins, la direction du groupe reste positive puisque le troisième trimestre affiche une hausse par rapport à celui de l’an passé de 5,6 %. Un retour à la croissance conduit par la reprise des trafics de feeder entre Hambourg et les ports de la Russie, indique HHLA. Enfin, à Odessa, sur les neuf premiers mois, le terminal enregistre une hausse de 13,4 %.
