Selon les données officielles, la plus grande partie des accidents enregistrés ces cinq dernières années concerne des navires ayant heurté les quais dans des ports italiens. L’autre partie concerne des navires italiens ayant eu des accidents dans des ports étrangers durant la même période, c’est-à-dire de 2011 à la fin du premier semestre 2016. L’objectif de cette étude, a expliqué l’un des auteurs, Bruno Dardani, spécialisé dans les questions maritimes, est de sensibiliser l’opinion publique sur l’importance et l’impact du secteur portuaire sur l’économie italienne à travers la publication d’un cyberlivre (e-book) et d’un blog. Deux instruments essentiels, à l’ère d’Internet, pour faire circuler l’information et faciliter la compréhension d’un secteur peu connu du grand public. À commencer par exemple par « les problématiques liées aux connexions entre les navires et les ports », estime pour sa part Bruno Dardani.
Remise en ordre des infrastructures
Outre la publication des statistiques sur les accidents, les auteurs de cette étude ont également inséré des photographies et des vidéos illustrant les affaires les plus importantes afin d’expliquer le pourquoi des accidents; comme les problèmes actuels des ports « pouvant être comparés à de gigantesques parkings pour navires », devenus étroits en raison des dimensions toujours plus importantes des unités. Ce qui a donné l’occasion d’intervenir pour deux participants: Luigi Merlo, ancien patron de l’autorité portuaire génoise, promu conseiller du ministre des Transports et des Infrastructures Graziano Delrio, et l’amiral Giovanni Pettorino, commissaire extraordinaire du port de Gênes. Tous deux ont débattu durant cette rencontre de la question de la remise en ordre des infrastructures, indispensable pour réduire le problème des accidents.
À ce propos, une étude du ministère des Transports et des Infrastructures sur les accidents maritimes, récemment publiée, souligne la hausse notoire du nombre de heurts contre des structures fixes (notamment les quais), et la stabilité en revanche du nombre de collisions entre navires. Cette étude analyse aussi le degré des forces d’impact d’un navire durant les manœuvres. À titre d’exemple, a déclaré Luigi Merlo, le degré des forces d’impact d’un porte-conteneurs de dimensions moyennes effectuant une rotation à une vitesse de 1,5 nœuds est comparable à celui de cinq camions roulant à une vitesse de 80 km/heure.
Reste à voir si ces deux études déclencheront une véritable réflexion sur la nécessité d’intervenir sur les infrastructures pour réduire le nombre d’accidents.