« Nous disposons ici d’un outil exceptionnel, souligne Michel Puyrazat, président du directoire du Grand port maritime de La Rochelle (GPMLR), avec cette forme de 576 m de long rénovée grâce à l’aide de l’État. » Il insiste aussi sur les compétences d’ARC et sur les capacités d’accueil et de loisirs qu’offre la ville pour ces armateurs particuliers que sont les propriétaires de yachts.
L’idée est d’attirer à La Rochelle les grands yachts qui remontent vers la Grande-Bretagne, les Pays-Bas ou l’Allemagne. Ben Mennen, dirigeant de Compositeworks, est confiant. Il observe que le marché des grands yachts est en pleine expansion. « Je n’en ai jamais vu autant, alors que je suis dans le yachting depuis 40 ans. » Les carnets de commande des chantiers sont pleins. Le secteur bat ses propres records, tant par la taille des yachts en projet, jusqu’à 220 m, que par les montants investis, 1 Md€ pour un navire en construction. Avec l’association des deux spécialistes, c’est toute une filière qui doit se mettre en place pour répondre aux demandes de clients particulièrement exigeants. À terme, une centaine d’emplois pourrait être créés. Et cela représente une manne potentielle localement. Comme le rappelle Ben Mennen, un yacht coûte en moyenne 1 M€ par mètre linéaire. Et ce chiffre doit être multiplié par deux ou par trois quand le navire dépasse les 120 m.
De 15 M€ à 20 M€ pour un très grand yacht
« Chaque année, on estime qu’un propriétaire dépense environ 10 % du coût originel du navire en assurance, équipage, gasoil, entretien. C’est cette dernière partie qui nous intéresse. » Un tel navire doit être révisé chaque année, caréné tous les deux ans et faire valider sa classification tous les cinq ans. « Avec peinture complète et, souvent, aménagement intérieur. La dépense est alors de 6 M€ à 7 M€ pour un grand yacht, de 15 M€ à 20 M€ pour un très grand de plus de 120 m. Notre but est d’amener ces navires ici et de réaliser ce travail. »
En Méditerranée, les infrastructures existantes pour le refit de ces yachts arrivent à saturation. La Rochelle a donc sa carte à jouer, avec un atout de taille grâce à sa forme de radoub. Déjà des discussions sont en cours concernant quelques yachts. Les premiers pourraient pointer leur proue dès octobre.