La fermeture de Carterpillar va impacter Anvers et Zeebrugge

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L’annonce a fait l’effet d’une bombe, d’autant plus que cette évolution n’était pas attendue étant donné qu’une importante restructuration intervenue en 2013 avait nécessité la suppression de 1 300 emplois, des sacrifices sur le plan salarial, un surcroît de flexibilité sur le plan du travail. Le bilan a été jugé positif suite à un regain de compétitivité, les coûts de production ayant été ramenés à un niveau asiatique. L’avenir était soi-disant assuré. Gouvernement fédéral, régional wallon et syndicats vont maintenant déployer tous les efforts pour essayer de contrecarrer cette décision, qui paraît inéluctable, voire limiter la casse et surtout récupérer les subsides accordés et obtenir les dédommagements qui s’imposent.

Près de 2 200 emplois directs sont concernés auxquels il convient d’ajouter entre 4 500 et 5 000 emplois en Wallonie et en Flandre, impliqués dans la sous-traitance, fournitures de pièces et transports. Une partie de la production serait transférée à l’unité de Grenoble. La direction américaine justifie cette fermeture par la surcapacité de production (l’usine de Gosselies est jugée trop importante) et la chute des ventes. Le chiffre d’affaires consolidé, qui atteignait 66 Md$ en 2010, a chuté à 55,18 Md$ en 2014. Il devrait, selon la direction américaine, se situer à 47 Md$ cette année voire chuter à 40 Md$. Ceci étant, l’usine de Gosselies est toujours rentable. Les actionnaires, qui sont pour la majorité des fonds de pension américains, perçoivent toujours de bons dividendes.

Le groupe emploie près de 115 000 personnes

Le groupe Carterpillar est spécialisé dans la production d’engins de génie civil (excavateurs, équipements pour mines, moteurs), soit une vingtaine de produits différents, et dispose de 500 locations dans le monde, essentiellement aux États-Unis, en Europe (36 centres de production), en Chine et en Amérique du Sud. Il emploie près de 115 000 personnes, ceci pour une production annuelle de trois millions d’unités. On comptait il y a peu 28 000 fournisseurs. En dehors de l’usine de Gosselies, Caterpilar dispose de deux centres de distribution, l’un à Grimbergen, l’autre à Zeebrugge, en Flandre, qui emploient quelque 700 personnes. L’entreprise contrôle les expéditions et le suivi, ayant surtout recours au transport maritime, plus particulièrement des navires polyvalents équipés pour des charges lourdes jusqu’à 300 t. Le transport aérien intervient également à raison de 8 000 t à l’import et 9 000 t à l’export. Il s’agit de petits équipements et pièces de rechange.

Pour l’instant, il est difficile de quantifier l’impact réel qu’aura cette fermeture de l’usine de Gosselies sur les diverses parties impliquées. C’est l’expectative, qui perdurera tant que la négociation n’aura pas été bouclée, que les conditions ne seront pas connues.

À Anvers, le port réceptionne des équipements en conteneurs, trafic qui se manifeste aussi à l’export. Des machines sont par exemple expédiées vers l’Afrique de l’Ouest et d’autres régions avec des navires polyvalents et autres rouliers. De même, des machines sont en transit en provenance des États-Unis. Quant à la production de l’unité de Grenoble à l’exportation, elle transite en grande partie par Anvers. Aux dernières nouvelles, le centre de stockage/distribution de Grimbergen ne serait pas affecté. Tant à Anvers qu’à Zeebrugge, une petite compensation pourrait intervenir par un surcroît de transit à l’exportation en provenance des États-Unis, dont bénéficierait l’armement Wilh. Wilhelmsen, mais ce n’est pas certain.

Pour un armement comme ACL, dont les rouliers G4 ont une grande capacité pour les engins lourds et volumineux, il n’y aurait guère de changement.

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