Trafic Asie-Afrique de l’Ouest: en chute libre

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La chute du prix du pétrole brut affecte particulièrement l’économie du Nigeria et de l’Angola, les deux principales puissances régionales d’Afrique de l’Ouest. Le flux des importations asiatiques conteneurisées s’en ressent. Au terme du premier semestre, la valeur des exportations chinoises en direction du Nigeria a chuté de 21 % pour atteindre 5,06 Md$. La valeur du flux Chine/Angola s’est effondrée de 66 %, pour se stabiliser à 730 M$. Soit une perte de plus d’1,4 Md$. Le retour de l’insécurité dans le delta du Niger a conduit à une baisse de la production, ce qui a réduit d’autant plus les recettes d’exportation et donc la disponibilité des monnaies fortes pour payer les importations.

La seule question que se pose Drewry est d’évaluer l’importance de la chute des trafics conteneurisés en 2016: supérieure ou non aux 10 % enregistrés entre 2014 et 2015?

L’art divinatoire est délicat: à la fin du 1er semestre, les volumes d’Asie vers l’Afrique de l’Ouest ont baissé de 6,7 %, mais pas de façon régulière. Ainsi, fin mars, ils avaient augmenté de 11 % par rapport à mars 2015. En avril, de seulement 2 %. Mais en mai, ils sont repartis à la baisse, de 11 %. Puis de 4 % en juin. Globalement, sur six trimestres, la chute est continue. La bonne nouvelle est que son rythme se réduit. Tout compte fait, 2016 devrait être légèrement moins mauvaise que 2015.

Cette situation n’a pas dissuadé les transporteurs d’ajouter de la capacité mensuelle alors qu’ils l’avaient réduite de décembre à avril. En effet, la hausse de capacité constatée en juin et en juillet est la conséquence d’annulations de départs réalisées durant les semaines précédentes. En outre, MSC devrait ajouter un troisième navire de 12 500 EVP sur son service Africa Express, portant ainsi la taille moyenne des navires affectés à la desserte juste en dessous de 5 500 EVP.

Un taux d’utilisation aux alentours de 60 %

Depuis mai, le taux d’utilisation des navires tourne aux alentours de 60 %. Ce qui n’explique en rien la chute soudaine des taux spot constatée en juin, mouvement qui s’est inversé en juillet. Ainsi le 40’ Shanghai/Lagos a-t-il atteint le plafond semestriel en juillet avec 1 650 $. Les navires étaient alors plutôt bien remplis, de l’ordre de 60 %. Alors ce taux de remplissage semble assez bas. D’autant que le taux de fret westbound doit payer une grande partie du retour eastbound, compte tenu du fort déséquilibre entre les deux sens (voir tableau).

Toujours est-il que le consultant britannique conclut en pronostiquant une année 2016 « inévitablement » mauvaise pour les transporteurs. Mais le taux moyen de remplissage des navires devant être en progression durant le 2e semestre, les taux spot devraient suivre la même tendance. Mais ce pronostic a été établi avec le dépôt de bilan d’Hanjin du 31 août.

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