De nombreux navires entreront en service en 2016 et 2017

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« Au cours des vingt derniers mois, soit depuis début 2015, la flotte mondiale de navires dédiés au transport de brut et de produits pétroliers a augmenté de 203 unités, soit un total de 21,9 Mtpl », indique une lettre publiée en juillet par le cabinet de conseil Gibson Research. Au cours de la même période, la bonne tenue des taux de fret dans le contexte de baisse des cours du baril et des prix des soutes a conduit les armateurs à délaisser l’option du déchirage. Seuls 34 navires, soit 2,5 Mtpl, ont été déchirés au cours des vingt derniers mois contre 104 navires en 2014. « En 2015, les compagnies ont passé commande de 366 navires dont 218 au cours du seul deuxième semestre. Pour certaines d’entre elles, l’objectif a été de se conformer à la nouvelle réglementation Tier III entrée en vigueur aux États-Unis le 1er janvier », poursuit le cabinet de conseil. « En 2016, l’appétit des armateurs pour de nouvelles commandes a reflué », malgré une chute des prix des nouvelles constructions et une pression croissante des chantiers navals pour remplir leur carnet de commandes. « L’histoire d’amour entre le monde de la finance et celui du transport maritime international semble finie, note Gibson, conséquence de l’état désastreux des affaires dans le secteur du transport de vrac sec, du grand nombre de navires dédiés au transport de brut et de produits pétroliers inscrits dans les carnets de commandes avec des livraisons programmées pour 2016 et 2017 ». Environ 14 Mtpl ont été délivrés au premier semestre par rapport à 17 Mtpl pour l’ensemble de l’année 2015.

Une production de brut à son plus haut niveau

La lettre de Gibson Research rappelle que l’été 2015 a été marqué par les interrogations sur les capacités d’augmentation de la production de brut de l’Iran, avec des conséquences possibles sur le transport maritime, suite à la signature de l’accord sur le nucléaire le 14 juillet. En janvier, la plupart des sanctions contre le pays ont été levées. Toutefois, cela n’a pas entraîné une progression significative des exportations de brut ni des besoins de transport maritime. « Il va falloir encore un peu de temps pour résoudre toutes les difficultés concernant les échanges bancaires et financiers avec l’Iran », estime Gibson, avant que Téhéran retrouve une place significative sur le marché des exportations de brut. En Irak, la production de brut a continué à augmenter « mais semble avoir atteint un pic maximal ». Gibson rappelle que « la faiblesse des cours du baril de brut depuis la mi-2014 a freiné les investissements des compagnies pétrolières dans les filières de l’exploration/productions partout dans le monde, ce qui pourrait avoir des conséquences sur les niveaux de production à l’avenir ». Ceux-ci pourraient se contracter car les projets de réalisation de nouvelles infrastructures de production ont été différés. La production de brut a aussi connu des difficultés dans certains pays au cours du premier semestre. Il en a été ainsi au Nigeria et au Venezuela, ce qui a eu des conséquences négatives sur les revenus des Suezmax. Depuis le 1er janvier, l’interdiction d’exportation de brut a été levée par Washington. Cette décision n’a pas eu de conséquences sur les exportations à partir des États-Unis, compte tenu de la réduction de la production de shale oil suite à la baisse des cours du baril de brut. En Libye, la production et les exportations pétrolières sont toujours entravées par la situation du pays « qui ne montre aucun signe d’amélioration ». Si certains pays connaissent des difficultés de production de brut, tel n’est pas le cas du côté des membres de l’Opep. Le rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) de juin relève que la production de l’Opep a atteint 32,76 Mbpj, son plus haut niveau depuis août 2008. Selon Gibson, au premier semestre 2016, les revenus ont été globalement positifs pour les différents marchés du transport de brut et de produits pétroliers. Pour le deuxième semestre, la situation des marchés pourrait être plus « difficile, compte tenu de l’importance des navires qui vont sortir des chantiers navals ».

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