Le président de région a invité les professionnels portuaires à s’impliquer davantage dans les projets européens et à mieux utiliser les fonds Feder. « Au 31 décembre, la région Paca n’avait consommé que 31 % des 950 M€ de droits de tirage. Si en 2016 nous n’atteignons pas 40 %, nous perdrons tout lors de la clause de revoyure en 2017 », a prévenu Christian Estrosi.
C’est désormais son adjoint, Renault Muselier, chargé des affaires européennes, qui a pour mission de défendre les dossiers portuaires à Bruxelles. Il s’est notamment impliqué pour l’inscription de l’axe Fos-Genève dans les RTE-T. Une première étape. Reste à présent à initier un service ferroviaire avec la Suisse. Pour le président de Via Marseille-Fos, Hervé Balladur, ces financements européens permettraient aussi de relancer le projet de ligne ro-ro avec Tanger.
Smart Port
Précurseur de la Smart City à Nice, Christian Estrosi entend élargir ce modèle à la Région Paca et au port en accompagnant la réflexion engagée sur ce sujet par le GPMM. « Hambourg arrive à saturation, nous pourrions récupérer du fret. Notre but consiste à faire de Marseille un port intelligent », souligne-t-il.
« Nous sommes dans une démarche de place portuaire associant les manutentionnaires, les transporteurs routiers et la croisière afin de développer des services connectés portant sur la gestion des flux de camions à l’entrée des terminaux. Nous travaillons également sur ce que nous pouvons offrir aux croisiéristes et à imaginer une application à laquelle ils puissent se connecter pour visiter des centres d’intérêts. Nous travaillons sur le concept de Smart Port, sur l’efficacité portuaire au service du territoire », a indiqué Christine Cabau Woehrel, présidente du directoire du GPMM, s’inspirant du modèle de Smart Port à Hambourg. Les industriels tels que Cisco ou Orange pourraient apporter leur pierre à l’édifice de ce nouvel écosystème dans les mois qui viennent.
Six ans plus tard, des pétroliers toujours en rade
Lors de sa visite des bassins Ouest le 5 juillet, Christian Estrosi a rappelé qu’il avait été amené à gérer le blocus des raffineries en 2010 alors qu’il était ministre de l’Industrie. « Le port a connu une histoire douloureuse », a-t-il souligné. À l’époque, le triste record de 80 pétroliers contraints de stationner en rade de Fos avait été atteint. Six ans plus tard, alors qu’il visite par la mer les terminaux de Fluxel, des pétroliers attendent encore au large une place à quai. En effet, le blocage par la CGT en mai et juin des raffineries et de Fluxel laisse encore des traces. Au plus fort de la tempête sociale, 47 navires étaient en attente à Fos.